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Accommodation

Accommodation : mécanisme naturel pour voir de près

L’accommodation permet à l’œil humain de voir net à différentes distances : son mécanisme  met en jeu la contraction du muscle ciliaire, qui induit un bombement passif du cristallin grâce au relâchement de son ligament suspenseur  (appelé zonule). C’est ce bombement (augmentation de la courbure) qui permet à l’œil d’atteindre la vergence nécessaire à la vision rapprochée. La presbytie survient quand l’accommodation ne suffit plus à permettre à l’œil d’effectuer la mise au point de près de manière suffisante. Connaître les mécanismes propres à l’accommodation permet de mieux comprendre les raisons de l’installation de la presbytie, et concevoir des stratégies de correction chirurgicale pertinentes.

Pourquoi l’accommodation est-elle nécessaire ?

Un système optique statique peut être réglé pour former une image nette à partir d’une source située à une certaine distance. Former une image nette revient à faire converger dans le plan de la rétine les rayons lumineux captés initialement émis par chaque point source de l’objet observé. C’est le cas de l’œil dit « emmétrope » en vision de loin, qui capte des rayons parallèles (ou quasi) et les réfracte (grâce à la cornée et au cristallin) de manière à les faire converger dans le plan de la rétine. Si la source observée se rapproche, les rayons émis depuis la source vont atteindre l’œil en formant un angle en divergence. Si le pouvoir optique de l’œil demeure inchangé, les rayons seront ainsi réfractés en arrière de la rétine, et formeront dans le plan de la rétine une tache de défocalisation (l’image est alors perçue comme floue).

Pour un œil emmétrope, les rayons émis par les sources éloignées sont parallèles quand ils rencontrent l’œil, et convergent dans le plan de la rétine après réfraction par la cornée et le cristallin au repos. Pour une source rapprochée, les rayons rencontrent l’œil alors qu’ils divergent, et ceci oblige l’œil à accommoder pour augmenter sa puissance optique (vergence) et permettre aux rayons d’être réfractés pour être focalisés dans le plan de la rétine.

Pour un œil emmétrope, les rayons émis par les sources éloignées sont parallèles quand ils rencontrent l’œil, et convergent dans le plan de la rétine après réfraction par la cornée et le cristallin au repos. Pour une source rapprochée, les rayons rencontrent l’œil alors qu’ils divergent, et ceci oblige l’œil à accommoder pour augmenter sa puissance optique (vergence) et permettre aux rayons d’être réfractés pour être focalisés dans le plan de la rétine.

Émis par une source observée de près (ex : page de lecture,  écran de téléphone portable), les rayons incidents présentent une divergence marquée quand ils atteignent l’œil, mais ils doivent toujours être focalisés à la même distance focale (dans le plan de la rétine).  Cette nécessité de focalisation requiert une plus grande vergence du couple « cornée+cristallin » – pour compenser la divergence des rayons incidents.

La cornée humaine est un tissu que l’on peut considérer comme immobile, et qui ne se déforme pas pour la vision de près. Le cristallin est en revanche une lentille dotée de propriétés de souplesse, et d’élasticité : cette souplesse lui permet  (du moins avant l’instauration de la presbytie) de se déformer pour  augmenter sa vergence, afin de permettre à l’oeil de voir net une cible rapprochée. Le cristallin  prend alors une forme plus bombée, afin d’augmenter  sa vergence (plus une lentille est bombée, plus elle fait converger les rayons lumineux incidents) (1).   L’accommodation  procure ainsi l’augmentation de la puissance optique nécessaire au couple « cornée + cristallin » pour former une image rétinienne nette des objets rapprochés : cette augmentation de la vergence est due à une déformation du cristallin. Quand un œil emmétrope est au repos, il est focalisé « à l’infini », et voit net les objets éloignés (à plus de 5 mètres).

Le pouvoir optique du cristallin dans ces conditions est estimé à 19 Dioptrie. Pour « mettre au point » sur un objet rapproché, situé à 10 cm de la cornée, ce pouvoir optique doit augmenter d’une dizaine de dioptries. Quand un œil accommode, il voit nettement l’objet qu’il observe de près, mais s’il conserve la même accommodation pour observer une source éloignée, il en formera une image floue, comparable à celle vue par un myope ; il est donc nécessaire pour l’œil de « désaccommoder » rapidement quand il voir à nouveau de loin.

L’accommodation répond à un besoin analogue à celui de l’autofocus des appareils photographiques : ce système permet au photographe de choisir le plan où l’image sera nette. Cependant, la plupart des objectifs photographiques utilisent un système automatisé (ou une bague de mise au point manuelle) qui permet de moduler leur pouvoir optique par un jeu de translation de certaines lentilles, et non une propriété de déformation.  Dans le cas de l’accommodation de l’oeil humain, même si l’augmentation de la vergence du cristallin est principalement assurée par sa déformation, un léger déplacement du plan du cristallin vers l’avant peut être observé et contribue à augmenter la vergence du couple « cornée+ cristallin » (2). L’intégralité des mécanismes mis en jeu au cours de l’accommodation (et la désaccommodation, c’est à dire le retour à l’état non accommodé) n’est pas connue en totalité, mais les principales étapes permettant au cristallin de bomber (augmentation de la vergence) puis de reprendre sa forme non accommodée sont bien identifiées. Le mécanisme d’accommodation fait intervenir trois acteurs principaux : le muscle ciliaire, la zonule cristallinienne, et bien entendu le cristallin. Dans le règne animal, nombreuses sont les espèces qui possèdent des yeux capables d’accommoder; le type d’accommodation mise en jeu dans les yeux humains (déformation du cristallin) est généralement présent chez la plupart des mammifères. En revanche, d’autres espèces, en particulier aquatiques ou volantes, utilisent d’autres mécanismes: déplacement du cristallin, ou déformation de la cornée!

Les acteurs de l’accommodation

Les éléments anatomiques mis en jeu dans l’accommodation de l’oeil humain sont situés dans le segment postérieur de l’œil, en arrière de l’iris.

Muscle ciliaire a repos: il fait partie du corps ciliaire, sur lequel sont insérées les fibres de la zonule : Fa : fibres antérieures, Fe : fibres équatoriales, Fp: fibres postérieures.

Muscle ciliaire a repos: il fait partie du corps ciliaire, sur lequel sont insérées les fibres de la zonule : Fa : fibres antérieures, Fe : fibres équatoriales, Fp: fibres postérieures.

Cristallin

Le cristallin est une lentille naturelle de l’œil. Elle est constituée de différentes couches concentriques, et entourée d’une capsule transparente, dont l’épaisseur est variable, et dont l’élasticité lui confère une forme sphérique au repos (non soumise aux forces de tensions de la zonule).  Si le cristallin n’était soumis à aucune force, il adopterait naturellement une forme plus bombée (notamment au niveau de sa face antérieure), proche de celle qu’il épouse lors de l’accommodation. Le cristallin « au repos d’accommodation » est en réalité un cristallin « en tension », dont la face antérieure est particulièrement plus aplatie qu’elle ne le serait en l’absence de cette tension. La presbytie résulte de la perte de la souplesse du cristallin, qui ne se déforme plus assez quand la zonule se relâche, et provoque des troubles en vision de près à partir de la quarantaine.

La zonule

Ce tissu fibrillaire s’insère d’un côté sur le cristallin (autour de sa région équatoriale), et de l’autre sur le corps ciliaire, et ce sur 360°. Une partie des fibres zonulaires s’insère sur la partie pré équatoriale antérieure (fibres antérieures), l’autre sur la partie pré équtoriale postérieure (fibres postérieures). Enfin, il existe un contingent de fibres qui s’insèrent très à proximité de l’équateur (fibres équatoriales).  La zonule est dotée de propriétés élastiques, et ses fibres sont en tension à l’état de repos (absence de contraction du muscle ciliaire).

Le muscle ciliaire

C’est un muscle oculaire particulier, annulaire, qui est doté de propriétés contractiles : il est innervé par des fibres dites parasympatiques, sous l’effet desquelles il subit une contraction qui le projette en dedans et en avant. Le diamètre de l’anneau formé par le muscle et les procès ciliaire est alors réduit : de ce fait, les fibres zonulaires antérieures subissent alors un relâchement. Cette détente des fibres zonulaires se transmet à la capsule antérieure, qui reprend une forme plus circulaire et provoque alors le bombement du cristallin. Ce bombement est surtout marqué au niveau de la face avant du cristallin (2).  Le cristallin se déplace légèrement vers l’avant.

Théories de l’accommodation

Diverses théories de l’accommodation se sont succédé au fil du temps. C’est l’astronome Kepler qui fut le premier à évoquer le rôle du cristallin dans le processus d’accommodation (vision de près) en 1611 : il fut rejoint par Descartes quelques décennies plus tard, ce dernier précisant l’intervention d’une modification de sa courbure. L’astronome Scheiner met en exergue le rôle bénéfique de la contraction pupillaire (myosis accommodatif) pour la vision de près (augmentation de la profondeur de champ). Aujourd’hui, la théorie de Helmholtz (1909) est celle qui permet de mieux décrire les phénomènes mis en jeu lors de l’accommodation (3). D’autres théories existent (ex : théorie de Schachar, théorie de Tscherning ), mais elles ne sont pas confirmées par des données expérimentales, et sont souvent utilisées pour justifier certaines techniques de correction de la presbytie comme l’expansion sclérale prônée par Schachar(qui n’est d’ailleurs guère efficace).

Théorie de Helmholtz

Hermann Ludwig von Helmholtz (1821/1894) est un scientifique allemand prolixe, qui s’est intéressé à de nombreux domaines de la physique (acoustique, physique du son), de la chimie, et a publié en 1867 un traité d’optique physiologique. Helmholtz est l’inventeur de l’ophtalmoscope, petit instrument portable qui permet d’observer la rétine au travers de la pupille, et qui est encore utilisé aujourd’hui. Helmholtz stipule que l’accommodation est bien liée à la déformation de la face antérieure du cristallin, elle-même provoquée par une relaxation de la zonule. Il établit que le cristallin est, à l’état de repos (vision de loin), mis en tension par les fibres zonulaires. Le relâchement de ces fibres, consécutif à la contraction du muscle ciliaire, permet au cristallin de reprendre une forme « naturelle » plus bombée.

L’accommodation est effectuée grâce à une contraction du muscle ciliaire (1). La réduction de son diamètre provoque un relâchement de la zonule. Le cristallin adopte alors sa forme naturelle, qui est plus bombée. Sa face antérieure se déplace légèrement vers l’avant, la pupille se contracte (myosis). Le bombement du cristallin et la réduction du diamètre de la pupille permettent de mettre au point des objets rapprochés sur la rétine.

L’accommodation est effectuée grâce à une contraction du muscle ciliaire (1). La réduction de son diamètre provoque un relâchement de la zonule. Le cristallin adopte alors sa forme naturelle, qui est plus bombée. Sa face antérieure se déplace légèrement vers l’avant, la pupille se contracte (myosis). Le bombement du cristallin et la réduction du diamètre de la pupille permettent de mettre au point des objets rapprochés sur la rétine.

 

Théorie de Schachar

Cette théorie est actuellement invalidée par de nombreux résultats expérimentaux et l’absence de résultats probants observés après la réalisation de techniques de correction de la presbytie qui s’en réclament (ex : chirurgie par expansion sclérale). Cette théorie attribue aux fibres équatoriales du cristallin un rôle différent. Selon Schachar,  et contrairement à la théorie d’Helmholtz, en l’absence d’accommodation,  les fibres zonulaires antérieures et postérieures seraient relâchées, alors que les fibres zonulaires équatoriales seraient sous tension (4).  La contraction du muscle ciliaire provoquerait une mise en tension  zonulaire antérieure et postérieure, avec aplatissement capsulaire périphérique et bombement central secondaire (par un mécanisme de conservation de courbure). Pendant la contraction ciliaire,  seules les fibres zonulaires équatoriales se relâcheraient véritablement. Cette théorie implique que le mécanisme de la presbytie soit lié à l’augmentation du volume du cristallin, qui survient de manière inéluctable par addition de fibres corticales par les cellules germinatives antérieures. Cette croissance fait que l’équateur du cristallin se rapproche du muscle ciliaire, ce qui relâche la zonule, et réduit sa mise en tension (nécessaire selon Schachar pour permettre l’accommodation, contrairement à la théorie de Helmholtz). Logiquement, Schachar a proposé une technique originale de correction de la presbytie appelée expansion sclérale. Celle-ci consiste à insérer une bandelette circulaire dans la sclère (paroi oculaire), en regard du muscle ciliaire, pour en augmenter le diamètre, et remettre en tension la zonule. En réalité, de nombreuses preuves expérimentales contredisent la validité de cette théorie, que ne soutiennent plus aujourd’hui que quelques praticiens souhaitant justifier une technique quelconque d’action sur la sclère pour corrige la presbytie : bandelettes sclérales, anneau de tension cilio-zonulaire… A ce jour, toutes les techniques de correction de la presbytie reposant sur la théorie de Schachar se sont avérées globalement inefficaces et sont abandonnées; certaines comme celle consistant à poser un anneau de tension dans le segment antérieur pour « retendre la zonule » était de plus relativement invasive. Les résultats des études expérimentales et cliniques valident aujourd’hui la  théorie de Helmholtz : l’accommodation est liée à un relâchement de la zonule du cristallin, et la persistance d’une élasticité suffisante de la capsule du cristallin. Avec l’âge, la perte de l’élasticité de la capsule diminue et réduit l’importance de l’accommodation. La presbytie se manifeste quand le pouvoir d’accommodation de l’oeil ne permet plus de voir de près de manière convenable, sans aide optique (lunettes, lentilles, loupes).

Effet de l’accommodation sur le cristallin et l’oeil

La relaxation de la zonule consécutive à la contraction des corps ciliaires provoque une déformation du cristallin, dont la face avant devient plus cambrée, plus asphérique (hyperboloïde), et se déplace légèrement vers l’avant. L’épaisseur du noyau cristallinien augmente légèrement (2,5). C’est la face avant du cristallin qui se déforme le plus. Pour un effort d’accommodation de 6 D chez un patient de 19 ans, on a mesuré une modification du rayon de courbure antérieure de 12.8mm à 7.7 mm, celui de la face postérieure subissant également une légère réduction (7.1 à 6.5 mm). Durant l’accommodation et la contraction ciliaire, la choroïde (tissu vascularisé servant de support à la rétine) est tirée vers l’avant, ce qui pourrait permettre d’orienter de manière plus directe les photorécepteurs rétiniens vers la pupille d’entrée de l’œil. La contraction ciliaire, en réduisant légèrement le diamètre équatorial de l’œil, pourrait aussi entrainer une légère élongation de celui-ci (toute augmentation de la longueur axiale de l’œil favorisant la vision de près !) Enfin, la contraction ciliaire provoque l’élargissement du trabéculum, qui est une voie d’évacuation naturelle de l’humeur aqueuse, ce qui tend à réduire la pression intra oculaire.

Stimulus de l’accommodation

Si la manière dont l’œil accomplit son changement de puissance optique est actuellement bien comprise, il n’en est pas de même pour les mécanismes qui commandent à l’œil de « mettre au point ». Les aberrations chromatiques jouent certainement un rôle déclencheur du stimulus accommodatif, car des expériences ont montré qu’il était plus facile d’accommoder sur des cibles noires et blanches (polychromatiques donc sujettes à induire des aberrations polychromatiques) que monochromatiques (6). En effet, le « flou rétinien » induit par la défocalisation de la cible observée de près varie en fonction de la longueur d’onde, et renseigne le système visuel pour déclencher une réponse accommodative. Cette réponse est relayée par une partie du cortex frontal, un centre nerveux secondaire appelé noyau d’Edinger-Westphal, qui est lui-même relié au ganglion clilaire, d’où émergent des fibres parasympathiques qui innervent le muscle ciliaire et commandent sa contraction, ainsi que celle du sphincter irien (la pupille se rétrécit : myosis). De manière conjointe, il existe une simulation des muscles oculo moteur droits internes, qui font converger les yeux. Au cours de l’effort accommodatif survient donc une triple action : contraction du muscle ciliaire (relâchement zonulaire et bombement du cristallin), contraction du sphincter irien (myosis), et convergence des yeux. Il est intéressant de noter qu’en l’absence de tout stimulus (ex: champ de vision neutre ou « vide »), l’accommodation n’est pas nulle comme on pourrait le penser, mais plutôt intermédiaire, de l’ordre de 1 à 1.50 D. Ceci peut également survenir la nuit ou dans l’obscurité: ce phénomène peut contribuer à ce que l’on appelle le phénomène de « myopie nocturne ».

Amplitude d’accommodation

Elle est reliée à la distance qui sépare le point le plus éloigné vu net quand l’œil est au repos, et le point le plus proche vu net quand l’œil accommode au maximum. Cette distance sépare donc le punctum remotum du punctum proximum de l’oeil.  Elle se calcule en dioptries, comme la différence de vergence requise pour la vision nette de chacun de ces points. P Par exemple, pour un myope dont le punctum remotum est à 1 mètre, et le punctum proximum à 33 cm, l’amplitude d’accommodation est de 1/0.3– 1/1 = 2 Dioptries. L’amplitude d’accommodation est maximale à la naissance, mais décroit ensuite avec l’âge, pour devenir nulle autour de l’âge de 55 ans. Cette réduction progressive est liée à une perte progressive de l’élasticité de la capsule du cristallin. Une formule de régression a été proposée pour calculer l’amplitude d’accommodation à partir de l’âge d’un sujet (7): Amplitude (dioptries) = exp (1.93 + 0.0401 x age – 0.00119 (age)2 ) Cette formule prédit que l’amplitude d’accommodation est proche de 10 D à l’age de 20 ans, mais n’est plus que de 3.5 D environ à 45 ans. Il existe d’autre formules plus simples, qui reposent sur l’hypothèse d’une décroissance linéaire de l’accommodation avec l’âge (8). Elles tiennent compte de la dispersion de l’amplitude d’accommodation avec l’âge: L’amplitude probable est donnée par l’équation : 18 – 0.3 x age. A 45 ans, il ne peut y avoir plus de 4.5 dioptries d’accommodation; or, pour travailler confortablement en vision de près, il ne faut pas dépasser la moitié de cet effort accommodatif maximal (soit 2.25 Dioptries environ). Trois dioptries étant nécessaires pour lire confortablement à 33 cm, on déduit qu’il faut généralement prescrire 0.75 D d’addition pour la lecture à un patient de 45 ans (jeune presbyte) pour qu’il puisse lire confortablement. Cette réduction progressive de l’accommodation n’est pas liée à une moindre contraction du muscle ciliaire, mais à une réduction progressive de l’élasticité de la capsule du cristallin, qui conserve une forme ovalaire et ne permet plus au cristallin de bomber suffisamment.

Réflexe syncinétique d’accommodation

Les voies neurologiques de l’accommodation sont couplées avec celles de l’oculo motricité (mouvements oculaires) et de la motilité de la pupille (contrôle du diamètre pupillaire). La syncinésie oculaire concerne la convergence des yeux, qui se produit en même temps que l’accommodation et le myosis (contraction pupillaire). L’association d’un excès d’accommodation et de convergence au cours d’efforts accommdatifs est une cause de strabisme dit « accommodatif » chez l’enfant. L’utilisation de collyres dits « cycloplégiques » provoquent une paralysie du muscle ciliaire: l’atropine et le cyclopentolate  permettent de mesurer la réfraction chez l’enfant (et l’adulte) après blocage de l’accommodation. Ces agents bloquent des récepteurs dits « muscariniques », et provoquent également une dilatation de la pupille, qui peut durer quelques heures. On les utilise également dans le cadre du bilant préopératoire de chirurgie réfractive de manière à mesurer la réfraction tout en étant certain que l’accommodation est bloquée. Leur action peut parfois durer près de 24 heures (notamment la dilatation induite de la pupille, qui rend les yeux plus sensibles à la lumière et « brouille » un peu la vision).

L’accommodation dans les yeux animaux

A l’instar des yeux humains, les yeux animaux accommodent pour ajuster la vision à différentes distances: mais il existe une importante variété de mécanismes mis en jeu pour arriver à cette fin (9). Rappelons qu’il s’agit de faire varier la vergence du système optique réfractant de l’œil, le couple « cornée+cristallin ». Les stratégies mises en jeu dépendent de certains traits évolutifs, et des besoins visuels qui varient selon que l’on est prédateur ou sédentaire, que l’on vit dans l’eau ou dans l’air.. La cornée des poissons est plate, car le faible gradient d’indice entre l’eau et le tissu cornéen n’offre pas la possibilité de produire une vergence importante. De fait, leur cristallin est généralement très convexe, ce qui réduit l’intérêt d’un mécanisme fondé sur la déformation (il serait difficile d’accroître encore la convexité du cristallin pour accommoder). Les lions de mers, les phoques ont un cristallin très sphérique, et leur accommodation, qui repose sur un mécanisme de déformation cristallinienne (comme chez l’homme), n’est pas très performantes. Chez la plupart des poissons (les téléostéens, qui représentent plus de 99% des espèces de poissons), l’accommodation repose sur un déplacement du cristallin, qui se fait vers la rétine, ce qui réduit la vergence du couple cornée cristallin; l’accommodation sert alors à voir de loin, l’oeil « au repos » ayant une vision nette  de près (ces poissons sont donc naturellement « myopes », mais peuvent accommoder pour mettre en point « de loin ». Toutefois, les élastomobranches (requins, raies) ont une accommodation qui repose sur un déplacement du cristallin vers la cornée, ce qui augmente la vergence du couple « cornée et cristallin ». Ces animaux sont des prédateurs pour qui il est plus important de voir net sans effort à distance afin de repérer plus facilement leurs proies.

Les poissons de la branche téléostienne (poissons)  accommodent pour voir de loin (le cristallin s’éloigne de la cornée), alors que les élastomobranches (ex: requin) accommodent pour voir de près (le cristallin se rapproche de la cornée).

Les poissons de la branche téléostienne (poissons) accommodent pour voir de loin (le cristallin s’éloigne de la cornée), alors que les élastomobranches (ex: requin) accommodent pour voir de près (le cristallin se rapproche de la cornée).

L’accommodation cornéenne est une stratégie utilisée chez la lamproie, qui est une espèce de poisson particulière et relativement primitive. Cette particularité ne semble pas avoir été reprise chez les espèces de poissons plus récentes, en dehors du lançon qui possède un muscle strié (le rétracteur cornéen), à même de produire des variations accommodatives très importantes (grâce à la présence d’un lenticule intra cornéen). A l’extérieur de l’eau (en milieu aérien), l’accommodation par déplacement du cristallin n’est pas à même de produire des images de très bonne qualité. De plus, la cornée est espèces terrestres est plus cambrée, car le gradient d’indice entre l’air et le tissu cornéen peut être mis à profit pour que la cornée assure le rôle principal pour la vergence oculaire; Le cristallin n’a plus besoin d’être aussi courbe que pour les espèces aquatiques,  et peut adopter une forme plus elliptique. Si le cristallin est constitué d’un matériau « souple », l’accommodation par déformation du cristallin constitue un mécanisme performant pour la mise au point en vision de près. Théoriquement, la déformation de la cornée serait à même d’augmenter la vergence oculaire nécessaire à la mise au point en vision de près. En pratique, ce mécanisme d’accommodation cornéenne existe chez les oiseaux, où elle complète une accommodation également cristallinienne. Deux muscles striés, appelés respectivement muscle de Brucke et muscle de Crampton se contractent pour enserrer le cristallin et provoquer le bombement de celui-ci. L’insertion plus périphérique du muscle de Crampton provoque également une certaine augmentation de la cambrure de la cornée. Ce dernier mécanisme est peut être utilisé pour « parfaire » et affiner la précision de la mise au point de près. Alors que les mammifères utilisent un muscle lisse pour l’accommodation par déformation cristallinienne, les reptiles bénéficient d’une musculature striée pour accomplir une accommodation de fait plus performante, et moins sujette à la fatigabilité. Le cristallin des reptiles est très souple, et peut se déformer très rapidement sous l’action de ces muscles striés. Chez les tortues, la déformation du cristallin est telle que celui-ci fait saillie au travers de la pupille, ce qui crée une sorte de « lenticone accommodatif ». Enfin, les serpents possèdent un mécanisme original d’accommodation, par translation du cristallin vers l’avant (comme chez les requins). Cependant, cette translation n’est pas le fruit d’une traction musculaire, mais d’une compression de la cavité vitréenne, qui propulse le cristallin vers l’avant, au travers de la pupille où il fait également saillie, comme chez la tortue.

Chez l’homme, le fait que la réduction de l’amplitude de l’accommodation, qui aboutit à la presbytie, soit lié à la perte d’élasticité du cristallin explique qu’il n’existe pas de méthode « d’entrainement » pour ne pas devenir presbyte (ou réduire l’importance de la presbytie). La contraction du muscle ciliaire permet de relâcher la zonule, mais la rigidification progressive de la capsule et du cristallin réduisent le bombement induit. Il ne sert donc à rien de « muscler » le muscle cilaire, puisque la réduction de l’accommodation résulte d’un phénomène passif.

Références

1)           Koretz et al. Accommodation and presbyopia in the human eyes. Changes in the anterior segment and crystalline lens with focus. Invest Ophthalmol Vis Sci, 1997;38:569-78

2)           Brown et al. The change in shape and internal form of the lens if the eye on accommodation. Exp Eye Res, 1973;15:441-459

3)           Helmholtz von H. Handbuch der Physiologischen Optik, vol1, 3rd ed.

4)           Schachat RA. Cause and treatment of presbyopia with a method for increasing the amplitude of accommodation. Ann Ophthalmol,1992;24:445-447

5)           Garner et al. Changes in ocular dimensions and refraction with accommodation. Ophthalmic Physiol Opt,1996;17(1):12 6)           Fincham EF. The accommodation reflex and its stimulus. Br J Ophthalmol, 1951;35:381-393

7)           Ungerer J. The optometric management of presbyopic airlines pilots. Unpublished MSc Optom thesis, University of Melbourne

8)           Hofstetter HW. A useful age-amplitude formula. Pensylvania Optom,1947;7:5-8

9)           Schwab IR. Evlution’s witness. how eyes evolved. Oxford University Press, 2012

34 réponses à “Accommodation”

  1. Delphine dit :

    Bonjour, j’ai 40 ans et j’ai depuis quelques mois des symptômes visuels. Je peux contrôler le flou de ma vision, (comme quand on a le regard dans le vague et qu’on voit flou quelques secondes) Chez moi je peux contrôler en permanence (et ça me fatigue énormément) est ce dû a un problème de muscle ciliaires, d’accommodation ou tout autre chose ? Je suis un peu perdue car je trouve peu de témoignages.
    En vous remerciant.
    Delphine

  2. Dr Damien Gatinel dit :

    Cela donnera de l’inconfort: les hypermétropes ne tolèrent généralement pas les corrections totales mesurées sous cycloplégie. Il est préférable de porter la correction qui vous donne un confort visuel acceptable.

  3. BG dit :

    Bonjour, est-ce qu’un port d’une correction totale trouvé sous cycloplégie (+3.75) avec la quelle je vois net avec mais je me sens inconfortable, peut-elle fatiguer les yeux ou cela donnera juste du l’inconfort. Merci

  4. Dr Damien Gatinel dit :

    Il est prossible que les douleurs aient une origine extra oculaire ou mixte; certaines névralgies n’ont pas d’explication précise, malheureusement, et s’observent d’ailleurs souvent chez des patients dont la surface oculaire présente des altérations majeures.

  5. Julien dit :

    Bonjour,
    J’ai 45 ans et Je souffre de différentes pathologies à l’oeil: rosacée oculaire, atrophie sévère des glandes de meibomius et sécheresse qui en découle, cornea gutata et début de cataracte et de presbytie. Tout cela me donne une TRES forte photophobie ( trop forte selon mes ophtalmos).Je suis suivi et pris en charge pour ces pathologies mais il me reste une douleur très fréquente à l’arrière de l’oeil droit qu’aucun docteur n’a traité pour l’instant. Elle se manifeste si j’essaye de lire de près ( en quelques minutes) ou si je suis soumis à une forte luminosité ( en particulier des flashs soudains). Cela me donne l’impression que c’est un probleme musculaire lié à l’accomodation ou la pupille. J’ai vu plusieurs ophtalmologistes/ orthoptistes qui tous me prescrivent des corrections différentes mais aucun ne semble comprendre le problème. avez deja vu ce genre de douleurs? Merci

  6. laplace nathalie dit :

    Bonjour Docteur,
    Je vous ai déjà écrit au mois le 5 octobre 2022 mon fils Maxime LAPLACE qui a un trouble de l’accommodation. c’est de pire en pire et malgré l’essai de plusieurs lentilles avec différentes correction son état s’aggrave. Il a fait une tentative de suicide et nous ne savons plus que faire. Serait-il possible d’avoir un rendez-vous avec vous pour essayer de régler ce problème d’accommodation (sur recommandation du professeur Roth en suisse qui le suit). j’espère vraiment que vous pourrez lui accorder un rendez-vous,

    je vous réadresse mon premier message d’octobre ci-dessous :

    Bonjour Docteur. Mon fils de 22 ans a un problème d’accommodation depuis un an , il voit flou très souvent dans la journée voire la journée entière. il est hypermétrope mais n’a jamais été corrigé étant enfant, sous skiakol il ressort à +3 mais il ne supporte pas les lentilles au delà de +2.5 (il voit flou de loin et ne peux pas conduire). le port de lunettes est compliqué du fait de son métier. Il en devient dépressif… que nous conseilleriez vous de faire, pour mémoire il est suivi par le Professeur André ROTH en Suisse. Nous aimerions beaucoup avoir votre avis; Pensez vous que cette pathologie puisse s’opérer?

  7. Dr Damien Gatinel dit :

    Il n’existe pas de règle absolue pour l’adaptation de verres destinés à la correction de la presbytie; les myopes légers étant très habitués à une excellente vision de près (sans lunettes), il est parfois plus difficile de les satisfaire avec des verres progressifs ou des systèmes de correction multifocale.

  8. Lenato dit :

    Bonjour Docteur,
    Conseilleriez-vous des verres à support accomodatif à des patients moyennement myopes (p.ex entre -1D et-3D) qui approchent de la quarantaine? Avec une telle myopie, la vision de près serait confortable sans lunettes à verres négatifs , mais un peu plus laborieuse avec la correction de la myopie (sans addition).
    Comme point positif, j’y vois une transition douce vers les verres progressifs, mais ma crainte est de rendre les yeux plus « paresseux », et d’accélérer la survenue de la presbytie. De plus, il n’est pas certain que ces verres conviennent à la conduite, de par le fait que le champ visuel serait réduit.

    Merci par avance pour votre réponse, et un grand merci pour ce travail de vulgarisation scientifique!

  9. Dr Damien Gatinel dit :

    Une intervention est possible sur le principe si il existe une correction bien tolérée en lentilles de contact (qui pourra être reproduite avec la chirurgie). Il est effectivement nécessaire de sous corriger l’hypermétropie par rapport à sa valeur sous skiacol. La chirurgie ne règle pas les problèmes de vision binoculaire, de suraccommodation, etc. Un test en lentille de contact est donc nécessaire.

  10. laplace nathalie dit :

    Bonjour Docteur. Mon fils de 22 ans a un problème d’accommodation depuis un an , il voit flou très souvent dans la journée voire la journée entière. il est hypermétrope mais n’a jamais été corrigé étant enfant, sous skiakol il ressort à +3 mais il ne supporte pas les lentilles au delà de +2.5 (il voit flou de loin et ne peux pas conduire). le port de lunettes est compliqué du fait de son métier. Il en devient dépressif… que nous conseilleriez vous de faire, pour mémoire il est suivi par le Professeur André ROTH en Suisse. Nous aimerions beaucoup avoir votre avis; Pensez vous que cette pathologie puisse s’opérer?

  11. Dr Damien Gatinel dit :

    C’est effectivement le cas, le caméléon bénéficie d’un oeil en tourelle, qui peut s’apprenter à un petit télescope (lentille convergente= cornée, lentille divergente = cristallin). Le champ est étroit, d’où les mouvements rotatoires de l’oeil pour la fixation (vision non binoculaire).

  12. Bonjour Docteur. Je suis inscrit au Stéréo-Club Français et m’intéresse à l’accommodation et la convergence. J’ai élevé un petit caméléon pendant 4 ans et j’ai lu que son cristallin est une lentille divergente qui grossit l’image et que son accommodation était cornéenne (cornéale ?). En fait, son œil fonctionne comme un téléobjectif… Chameleon vision – Wikipedia (Traduction automatique)
    https://en.wikipedia.org/wiki/Chameleon_vision
    Cordialement. Marcel Couchot de Mandelieu.

  13. Hostettler michel dit :

    Bonjour Docteur,,
    L’implant cataracte réagit-il sous l’action du muscle ciliaire. Est-il aussi souple que les cristallin d’origine ?
    Merci, Michel

  14. Dr Damien Gatinel dit :

    A l’age de 65 ans, l’accommodation est très faible ou nulle: les symptômes visuels éventuels ne sont pas liés à un problème accommodatif.

  15. Rahmouni dit :

    Bonjour docteur
    Avez vous connaissance de graves trouble de l accomodation causés par les psychotropes.
    J ai 65 ans et les AD et BZD me provoquent rapidement ce genre de troubles tres invalidants.
    Existent ils des solutions ?

  16. Dr Damien Gatinel dit :

    Votre témoignage est publié et pourra intéresser ceux qui sont concernés par les problèmes liés à l’accommodation. La netteté lors de la déviation oculaire (croisement) est effectivement une donnée intéressante et suggère que cette « manoeuvre » sollicite de manière plus efficace l’accommodation et le myosis.

  17. Antoine dit :

    Bonjour
    Merci d’abord pour votre travail de divulgation.
    Ceci dit je n’ai encore pas trouvé d’explication à ma propre affaire qui date d’une douzaine d’années.

    Je souhaite aussi apporter un condensé de pistes potentielles pour ceux qui errent comme moi, et qui passeront par ici, en espérant ne pas paraître prétentieux, et si vous le voulez bien..
    Mes yeux manquent d’endurance, ils ont tendance à loucher et voir de près me demande beaucoup d’efforts sauf quelques fois. Aujourdhui est un de ces moments, enfin à peu près…
    J’ai mis ça tour à tour et cycliquement sur le dos
    du café, des patchs de nicotine, d’alcool de mauvaise qualité,
    d’une réaction à un stress intense et de longue durée,
    d’une tendance verifiée à la crispation ( recepteurs nicotiniques, systeme sympa/parasympathique),
    d’une poussée thyroidienne,
    de reactions autoimmunes,
    d’un  »petit  » avc (je me souviens vaguement d’un lendemain de soirée en periode difficile, où je me suis senti changé,pas en mieux),
    de mes efforts et choix cognitifs +/- farfelus et dangereux pour essayer d’améliorer mes aptitudes ( capacité à m’interesser, à anticiper, etre toujours prêt, à n’ignorer aucun stimulus),
    des ecrans trop près dans des positions ergonomiquement inadaptées,
    de tentatives dangereuses aussi de chercher la netteté la plus parfaite (un peu comme chez les pilotes) et d’élargir mon champ visuel (à l’origine dans le but d’ameliorer, entre autres, mes piètres capacités de lecture(lecture rapide basée soi disant sur la memoire edeitique: oui mais non…)),
    d’emotions très vives ou de limites cognitives (mémoirede travail) qui perturbent mon analyse visuo spatiale,
    d’un manque naturel d’energie et d’enthousiasme qui font que je me force pour beaucoup de choses.

    Bref, il y en a d’autres.. et je n’arrive à en écarter aucune

    J’ai essayé de porter des lunettes de plusieurs vergences differentes, ça aidait, mais c’était toujours insuffisant.
    Je me suis même fabriqué un prisme pour essayer de forcer mes yeux à diverger, en espérant detendre/renforcer les muscles interieur/exterieur, j’y suis arrivé (pas de problème pour revenir à la normale), mais ça avait un effet insuffisant mais intéressant quand même. Je suis bien conscient que ça ne se fait pas chez les orthoptistes,mais bon…

    Je précise que j’ai vu un ophtalmo et un orthoptiste.. ce dernier a pu voir que j’étais exophorique jusqu’à – d’1 mètre et eso au delà, mais j’ai eemarqué des exceptions par moments, probablement dues à des spasmes?
    Au passage, en rapport avec l’accommodation chez les animaux: sans avoir pu le vérifier bien sûr, j’ai l’impression d’arriver a modifier légèrement l’accommodation par déformation de l’oeil et peut-être même aussi dans le sens demyopisant: fantasme? Rien lu dans ce sens en tout cas. D’ailleurs dans un miroir je ne vois pas cette supposée déformation. Peut-être une impression dûe à une opposition plus énergique des muscles du cristallin dans le cas de spasmes? Ce qui me ferait considérer la sensation issue du cristallin (si il est équipé pour?) comme venant de l’extérieur du globe?

    Mais dernièrement,dans une période de lacher prise, j’ai remarqué une chose. De près, je vois trouble si je fais la fusion correctement, et si je laisse/force selon l’état de crispation mes yeux se croiser, là l’image est nette sans effort. Du coup je suppose qu’une hypermétropie legere ou une presbytie ne sont pas logiques?
    Et je pencherais donc pour un déséquilibre dû a la réduction de l’effort musculaire pour la fusion. Mes yeux ont une position de repos vers l’intérieur. Trop musclé du nez? Fibrose à mon âge (42)? Nerfs ou cerveau?
    Je crois avoir fait le tour.. Je ne sais pas si mon pavé sera bienvenu, mais je tente quand même (:
    Il y a beaucoup d’affirmations, de pseudo-science, mais je cherche, et j’imagine que c’est nécessaire d’apporter de l’eau à votre diagnostic potentiel..
    Merci de votre attention.

  18. Dr Damien Gatinel dit :

    La survenue de troubles de la perception faisant intervenir l’accommodation est souvent à l’origine d’une gêne importante. Le problème n’est peut être pas tant lié à la correction (myopie) qu’à des anomalies neurovisuelles qu’il est souvent difficile d’identifier et complexe de corriger. Un bilan neuro ophtalmologique de principe peut être effectué, et il parait contre indiqué de réaliser de la rééducation tant que l’origine des troubles n’est pas bien comprise. Des approches complémentaires (médecines douces, ostéopathie, etc.) sont parfois intéressantes pour aider à aborder sous un angle différent ce type de problème.

  19. Lili dit :

    Bonjour Dr. Je souffre depuis 2 ans de spasmes d’accommodation. J’avais une myopie à-2. Je souffrais de maux de tête important conduisant à de fortes migraines quasi quotidiennes. Mon ophtalmo ne sachant pas trop m’a dit que ces maux de tête venaient sans doute d’un pb de convergence. J’ai donc fait de la rééducation…. qui m’a conduit à une hospitalisation. En effet, mes muscles oculomteurs étaient contractés et les douleurs insoutenables. De là, on m’a prescrit des antispasmodique, des myorolaxants. Sortie d’hospitalisation j’avais seulement-1 de myopie mais je ne supportais plus mes lunettes. Maux de tête et impossible de lire, écrire, regarder un écran sans avoir des troubles visuels (mes yeux n’arrivant plus à acomoder)…
    J’ai vu neuro ophtalmo, neuro…etc. suite à de multiples test à l’atropine je suis aujourd’hui à-0.5 et ma myopie ne bouge plus. Mais je ne supporte pas les lunettes. Je supporte seulement des loupes à 0.5 qui arrive à me faire relâcher un peu l’accommodation….mais je n’ai pas la netteté…..
    Avec ou sans lunettes:
    je ne peux tjrs pas lire, écrire, regarder un écran, et même ma vie au quotidien est un enfer….
    Les médecins ne savent plus quoi me dire… je n’ai que 33 ans
    .. je n’arrive plus à travailler…et même au repos complet tout est compliqué (faire à manger…). Tout stimuli visuel est difficile ( faire les courses etc…)…. mes yeux s’emballent. Les médecins pensaient à une hypermétropie mais vu que ma myopie n’évolue plus même sous atropine….
    On me dit alors que c’est psychologique!
    Ma famille, amis, mon médecin traitant … tout le monde voit mon état et peuvent affirmer que ce n’est pas psychologique. Je suis même suivie (car ce handicap est insupportable j’avais besoin d’être aidée) on me dit que je n’ai pas de pb psy.
    Ma question….. que dois je faire? Di vous avez des pistes… merci

  20. AYRAL dit :

    Bonjour Docteur
    Suite à un coup de bague cabochon
    Reçu dans l’oeil gauche,au niveau du muscle ciliaire,
    j’ai l’impression que les fibres ont été entrecroisées,
    j’ai une sensation de gêne au niveau de l’impact et,
    je n’ai plus de sommeil profond (1) seul le sommeil paradoxals est présent,
    cela entraîne (1) des hypotonies musculaires,j’ai aussi le haut de la tête et le cou de se côté,qui craque et j’ai aussi une déviation de la colonne vertébrale,enfin le bras gauche et la chambe droite sont à moitié-paralysées,ayant consulté des OPH et décrit mes troubles,aucun n’ont fait preuve d’attention et je suis sans soins,
    je pense consulté un neurologue mais pourtant les OPH sont aussi des neurologues…
    Que pensez-vous Docteur,s’il vous plaît,de cet état de pathologie,
    suite au explications que vous avez fournies,quand au fonctionnement du système,oculomoteurs !?
    Cordialement Merci de votre réponse…

  21. Dr Damien Gatinel dit :

    Quand l’implant se déplace significativement, ceci provoque toujours une chute notable de la vision; vous pouvez toutefois consulter un OPH pour être complètement rassurée.

  22. Passelaigue Chantal a dit :

    . Bonjour Monsieur gatinel je viens d’être opéré de la cataracte à l’oeil gauche très fort myope octobre 2019 et là récemment je suis pas tombée mais très déséquilibré viol emment , je me suis en travée dans une corbeille haute et dure je voulais savoir si ça pouvait éventuellement déplacer l’implant merci beaucoup

  23. Dr Damien Gatinel dit :

    A priori non, le cristallin n’est pas sujet à l’influence des verres correcteurs.

  24. giannetto dit :

    Bonjour, la déformation du cristallin peut il être provoqué par le port de lunettes ? (Lunettes ou lunettes mal adaptées ?
    Merci

  25. Dr Damien Gatinel dit :

    Il est possible que le corps ciliaire soit sollicité lors des efforts d’accommodation (contraction du muscle ciliaire) et qu’il « touche » le bord ou une partie de l’implant. Un examen en UBM (échographie à très haute résolution) pourrait être indiqué.

  26. Dr Damien Gatinel dit :

    La réalisation d’un équipement par verres correcteurs progressifs est certainement plus difficile à adapter dans votre cas, où un oeil est myope et l’autre hypermétrope (ce qui est assez rare). Si l’oeil gauche voit net sans lunettes, ceci est contradictoire avec la notion de myopie; je vous invite à revoir votre OPH et faire un point sur votre correction lunettes.

  27. Nadine Cormillot dit :

    Bonjour, myope a gauche hypermétrope à droite œil directeur gau he
    66 ans
    J’ai tjs des problèmes pour supporter mes lunettes progressives bien sur
    C’est surtout que mon œil gauche voit normalement sans correction puis ça devient flou
    Même avec mes lunettes
    Merci de vos infos
    Très très intéressant
    Nadine Cormillot

  28. Nancy Mcduff dit :

    Je suis devenu aphaque suite à un accident le bouchon de mon paddle Board dans le œil depuis j’ai eu une vitrectomie et on m’a installé un cristallin suturé à la Sclêre lorsque j’essaie de lire cela me cause beaucoup de douleur au niveau des sinus est-ce normal ça pousse très fort

  29. Dr Damien Gatinel dit :

    Merci de votre commentaire encourageant!

  30. Karine dit :

    Merci Monsieur Gatinel pour la richesse de vos articles et pour le temps que vous prenez pour répondre aux questions posées.
    Mille mercis pour votre professionnalisme et générosité.
    Cordialement
    Karine

  31. Dr Damien Gatinel dit :

    Il faut certainement vous proposer une correction par « paliers », faible au départ, puis plus prononcée, pour que vous puissiez apprendre à relâcher votre accommodation progressivement.

  32. Karine dit :

    Bonjour Monsieur Gatinel,

    J ai depuis 6 mois un trouble de la accomodation en effet, je ne fais que accommoder et je n arrive pas à supporter des lunettes. Je suis hypermétrope.
    Que peut on faire dans ce cas car c’est très douloureux. ..
    Merci pour votre réponse.
    Bien cordialement
    Karine

  33. Dr Damien Gatinel dit :

    Il est possible que l’implant « bouge » légèrement vers l’avant en cas d’effort accommodatif au début, mais au bout de quelques semaines, ce mécanisme disparaît (fibrose de la capsule entourant l’implant). Cependant, une augmentation de la profondeur de champ peut être induite par la chirurgie, en fonction de la combinaison de facteurs divers comme la constriction pupillaire (myosis), la présence d’une légère myopie ou d’un astigmatisme myopique, la présence de certaines aberrations de haut degré, etc.

  34. cadet dit :

    Article très clair et complet, le seul à évoquer le déplacement du plan du cristallin comme mécanisme secondaire de l’accommodation. Sa contribution est-elle chiffrable ? Ayant été opéré d’une cataracte, (78 ans) donc privé de toute accommodation « normale », je crois constater malgré tout un léger reste d’accommodation. L’opération de la cataracte préserve-t-elle cette faculté secondaire, ou suis-je victime d’une simple illusion d’optique, ou psychique ? Merci.

    , Est-ce possible ou est-ce une simple illusion optique ?

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