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Calcul d’implant après chirurgie réfractive

Votre question :

Bonjour,
A propos du calcul d’implant après plusieurs chirurgies rétractives, plusieurs méthodes peuvent être utilisées, dont celle de l’histoire réfractive du patient (méthode de référence dans le calcul de la puissance dioptrique cornéenne).
Le calcul est simple, il faut soustraire l’effet réfractif du(des) chirurgie(s) réfractive(s) (réfraction préop – réfraction postop stable mais avant apparition d’une cataracte) de la kératométrie moyenne pré-opératoire.
Néanmoins j’ai deux interrogations :
1. La mesure de la réfraction obtenue par le calcul étant celle mesurée au vertex, comment la convertir au plan cornéen ? Il existe la formule Rc = Rv / (1 – V x Rv) mais je ne comprends par comment définir la valeur de V pour aboutir la réfraction cornéenne.
2. Quelle attitude doit-on adopter lorsque la valeur de la kératométrie calculée par l’histoire réfractive semble incohérente avec la kératométrie actuelle mesurée ?
Merci de votre réponse

Notre réponse :

Merci pour vos questions pertinentes, dont suivent les réponses:

1. La mesure de la réfraction obtenue par le calcul étant celle mesurée au vertex, comment la convertir au plan cornéen ? Il existe la formule Rc = Rv / (1 – V x Rv) mais je ne comprends pas comment définir la valeur de V pour aboutir la réfraction cornéenne.

V correspond à la distance entre le vertex et le plan lunettes  (ex : 12mm). Il faut bien veiller à convertir cette valeur en mètres, puisque Rc  (réfraction au plan cornéen = vertex) et Rv (réfraction au plan du verre) sont en dioptries.

A noter : quand V=0, Rc= Rv  Je vous conseille de consulter cette page :

https://www.gatinel.com/recherche-formation/optique-paraxiale-et-points-cardinaux/formule-de-vergence/

(section exemples : distance verre-oeil) pour des exemples numériques : la conversion de la réfraction au plan cornéen est équivalente au calcul de la conversion de la correction en lunettes en correction en lentilles de contact.

 

 

2. Quelle attitude doit-on adopter lorsque la valeur de la kératométrie calculée par l’histoire réfractive semble incohérente avec la kératométrie actuelle mesurée ?

Une telle discordance peut s’expliquer par la survenue d’une hyperplasie épithéliale secondaire, d’une asphéricité cornéenne importante provoquant une difficulté à apprécier la kératométrie centrale. Plusieurs méthodes sont possibles : certains topographes permettent de calculer la kératométrie moyenne sur une zone centrale (ex : OPD SCAN). Les topographes d’élévation (Pentacam, Galilei, etc.) utilisent également les données d’élévation antérieure et postérieure pour calculer par « ray-tracing » la puissance de la cornée.  En promenant le curseur sur la carte topographique à l’écran sur n’importe quel topographe, on peut faire « défiler » les valeurs locales de la kératométrie, et choisir la valeur la plus basse (ceci limite le risque de surprise réfractive « hypermétropique »). Il est conseillé d’utiliser la carte en mode « axial ». Avec l’Obrscan, en affichant la carte axiale et en effectuant un clic suivi de « CTRL-A », on obtient un relevé comportant les chiffres de courbure axiale du centre vers la périphérie, par pas (rayon) de 0.5 mm.

Aucune méthode n’est parfaite, mais il est préférable de prendre avec des « pincettes » a valeur de la kératométrie simulée (sim-K) après chirurgie réfractive démyopisante, sous peine de surestimer la kératométrie centrale (ceci est lié au fait que la cornée a généralement un profil oblate: elle plus plate au centre qu’en périphérie, alors que le profil physiologique est prolate : plus cambrée au centre qu’en périphérie).

Enfin, il est important d’utiliser une formule de calcul biométrique de 4e ou 5e génération (qui ne lient pas la valeur de la kératométrie mesurée à la prédiction de la position effective de l’implant).

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