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A quoi sert l’instrument OQAS ?

L’OQAS (Optical Quality Analyzing System, conçu par la société  espagnole Visiometrics) est un instrument qui fournit la mesure directe de l’effet conjugué des aberrations optiques de haut degré et de la perte de la transparence des milieux oculaires sur la qualité optique de l’oeil.

Il est d’un intérêt majeur en chirurgie de la cataracte, mais aussi en chirurgie réfractive, car son utilisation concerne les nombreuses situations cliniques ou la transparence de la cornée est altérée  : haze, cicatrices, plis et micro-plis de capots, greffes, etc.

Alors qu’il est disponible depuis 2007, et actuellement à sa 3e version commerciale, cet instrument est curieusement (et malheureusement) assez peu diffusé dans le monde ophtalmologique. Cet état de fait traduit est regrettable en soi et surtout pour les patients. Pourtant, cet instrument permet dans bien des cas, d’apporter une réponse objective à des interrogations quotidiennes en pratique clinique ophtalmologique, telles que celles-ci :

– Existe t’il un retentissement fonctionnel des opacités cristalliniennes (suspicion de cataracte débutante) à même d’expliquer les symptômes de « voile » ressentis par un patient?

– Après chirurgie de la cataracte, l’opacification débutante de la capsule postérieure justifie t’elle une capsulotomie au laser YAG?

– Les micro plis constatés au niveau d’un capot observé à la lampe à fente en rétro illumination après LASIK sont ils optiquement délétères?

Etc.

Les données fournies par cet  instrument sont établies à partir de l’étude de l’image rétinienne obtenue après focalisation et réflexion d’un faisceau lumineux infra-rouge.

A  l’ « aller », un faisceau incident dont le diamètre est de 2 mm dans le plan de la pupille irienne est émis et focalisé sur la fovéa (l’appareil effectue une mise au point automatique en compensant le défocus, et il est possible d’effectuer la mesure au travers d’un verre correcteur torique en cas d’astigmatisme prononcé). Au « retour », la lumière réfléchie après focalisation est  collectée après passage au travers une surface pupillaire de 4 mm.  On obtient alors une image proche de celle qui se focalise sur la rétine d’un patient quand il fixe un point lumineux. Cette image rétinienne est appelée « Point Spread Function » (fonction d’étalement du point).

mesure dela diffusion optique avec l'instrument OQAS double passage

Les principes de la mesure accomplie par l’OQAS sont ceux de l’aberrométrie par double passage: après réflexion d’un faisceau incident de lumière infra-rouge sur la rétine, la lumière émergente est focalisée et la diffusion lumineuse quantifiée.

 

On étudie alors le « stigmatisme » de l’oeil, dont dépend fortement la qualité de la vision; en effet, la qualité de l’image fovéale dépend de la « fidélité » avec laquelle les lentilles optiques de l’oeil (cornée et cristallin) font d’un point source un point image sur la rétine (ce qui correspond au « stigmatisme »).

Ce trajet double (aller/retour), nécessaire pour le recueil de la lumière focalisée sur la rétine, est à l’origine du terme d’aberrométrie par « double passage » (double-pass aberrometry). L’agrandissement de la surface collectrice au retour permet l’étude de la diffusion lumineuse provoquée par les structures oculaires traversées au retour (vitré, cristallin, chambre antérieure et cornée). Le faisceau infra rouge incident peut être projeté selon diverses vergences afin de réaliser une série de mesures correspondant à l’image d’un point situé à différentes distances (mesure de l’effet de l’accommodation ou de l’effet fourni par un dispositif de pseudo accommodation).

A partir de cette analyse de l’aspect de la PSF rétinienne, il est possible d’estimer l’importance de la diffusion oculaire, et en prédire l’effet sur la sensibilité aux contrastes et l’acuité visuelle maximale théoriques. La diffusion oculaire est exprimée dans le score de l’OSI (Optical Scattering Index).

indice OSI, diffusion lumineuse et stades de cataracte

L’OSI (indice de diffusion lumineuse) permet de quantifier une partie des effets lumineux liés à la réduction de transparence du cristallin.

 

Un score supérieur à 1.5 traduit l’existence d’une diffusion lumineuse augmentée. Un score inférieur à 1 est normal. En cas de score normal, on peut avec une quasi-certitude ELIMINER la responsabilité d’une cataracte dans la gêne visuelle ressentie par un patient (une autre cause devra être trouvée).

Des mesures dynamiques de la PSF peuvent compléter l’examen en autorisant l’étude de la qualité de l’accommodation et/ou la profondeur de champ; cette application est utile dans l’évaluation de la presbytie et ses moyens de correction.

4 réponses à “A quoi sert l’instrument OQAS ?”

  1. Miezan dit :

    Bonsoir je suis infirmier à l école de spécialité option ophtalmologie, je souhaiterais avoir des photographies des différentes formes de cataracte.

    Cordialement

  2. LECOURT dit :

    Bonjour,

    J’ai 51 ans, serait-il possible de faire un test osi à la fondation Rotschild car je vois beaucoup plus sombre qu’avant ce qui me handicape enormement et accentue profondément ma dépression mais selon les différents d’examen de fonds d’oeil classiques et rapides que j’ai réalisé on me notifie que je n’ai pas de cataracte.

    Merci de votre réponse

    Nicolas

  3. Dr Damien Gatinel dit :

    Par définition et principe optique sous jacent, un implant monofocal induit une plage de vision nette restreinte. Si vous êtes corrigé pour la vision de loin, vous pouvez voir net entre 1m et le lointain, mais serez susceptible de mettre des lunettes pour la lecture, voire le travail sur écran (en fonction de la distance de celui ci, de la taille de la police de caractère utilisée, etc.)

  4. Pascual dit :

    Bonjour j’ai 48 ans et dois me faire opérer de la cataracte suite a une corticothérapie au long cours. Mon ophtalmo m’a conseillé l’implant monofocal pour voir de loin et non les multifocaux. Mais j’aimerais tant cas faire ne pas mettre mes lunettes de loin … est-ce que cet implant sera suffisant ?
    Cordialement

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