Peut-on ralentir la myopie ?
La myopie est un défaut optique qui affecte 30% à 40%de la population européenne et américaine, et 90% de la population de certains pays d’Asie du Sud-Est. Prévenir la myopie, en ralentir ou stopper l’évolution est un enjeu de santé public majeur. En effet, les complications oculaires de la myopie sont nombreuses : décollement de rétine, cataracte, glaucome, maculopathies…
Ralentir la progression de la myopie pourrait bénéficier à de nombreux enfants, et différentes stratégies ont été proposées et étudiées, avec des succès variables : sous corriger la myopie, adapter des lentilles rigides perméables au gaz pour la correction de jour, ou de nuit (orthokératologie), des lentilles souples bifocales, équiper les lunettes correctrices avec des verres progressifs ou à courbure périphérique modifiée, prescrire des collyres contenant de l’atropine ou de la pirenzépine… Cette page est consacrée aux résultats obtenus pour ces diverses stratégies.
Avant de les étudier plus en détail, il est important de souligner que dans la plupart des études, le principal critère considéré pour apprécier la vitesse d’évolution de la myopie est le degré de correction myopique (en dioptrie), et non le taux d’accroissement de la longueur du globe oculaire (longueur axiale). La myopie est une affection dont la morbidité associée est induite par l’allongement du globe oculaire, et non le degré de correction. Il est important de ne pas sur-interpréter les conclusions de certaines études.
Aucune méthode ne permet de stopper l’évolution de la myopie chez l’enfant ou l’adolescent, mais certaines pourraient en ralentir la progression (réduire l’excès de croissance du globe oculaire).
1) Faut-il sous corriger la myopie ?
La sous-correction de la myopie permet à l’œil de moins solliciter l’accommodation pour la vision de près. Or, comme certaines théories attribuent à un défaut d’accommodation la progression de la myopie, il pourrait être intéressant de permettre, grâce à une sous correction, de rétablir une accommodation plus efficace (avec la formation de l’image des cibles de la vision de près dans le plan de la rétine, et non en arrière). Malheureusement, la sous-correction de la myopie s’avère inefficace dans ce contexte, et est sans effet (1), voire accentue l’évolution de la myopie (2). Il ne faut donc pas sous-corriger les enfants myopes.
2) Quel est l’intérêt d’adapter des lentilles rigides ?
La rumeur prêtant aux lentilles rigides portées le jour un effet de ralentissement de la myopie est infondée, comme le démontrent plusieurs études récentes (3,4). Les effets rapportés par certaines études étaient biaisés par l’effet transitoire qu’impriment les lentilles rigides à la cornée ( les lentilles rigides induisent un aplatissement central, qui est d’ailleurs utilisé comme une méthode de correction de la myopie faible en orthokératologie). En réalité, si un ralentissement de la progression de la myopie (apprécié en termes de correction optique, en dioptrie) est observé, il doit nécessairement être associé à une moindre élongation du globe oculaire. En effet, il faut souligner que l’allongement excessif et continu du globe oculaire est le mécanisme principal mis en jeu au cours de l’évolution de la myopie.
Aucune étude n’a montré que le port de lentilles rigides pour corriger la myopie des enfants ou adolescents ne ralentissait l’élongation du globe oculaire vis-à-vis d’un groupe témoin (par exemple, des enfants ou adolescents myopes corrigés en lunettes).
3) Faut-il prescrire des verres progressifs ou des verres à double foyer ?
Comme la sous-correction de la myopie, la prescription de verres correcteurs bifocaux ou progressifs vise pallier à l’insuffisance de l’accommodation supposée des jeunes myopes. La portion inférieure de ces verres particuliers de lunette est munie d’une puissance additionnelle pour la vision de près, et parfois d’un prisme à base interne. Certaines études ont montré que ce type de verre pouvait ralentir la progression de la myopie, mais de manière insignifiante sur le plan clinique (5,6).
L’intérêt des verres progressifs n’est donc pas complètement démontré comme une stratégie efficace pour ralentir la progression de la myopie.
4) L’orthokératologie est-elle efficace pour ralentir la myopie ?
L’orthokératologie est une technique de correction médicale de la myopie, qui consiste à faire porter des lentilles rigides la nuit, pour induire une correction temporaire de la myopie, dont la durée espérée couvre la journée suivante. Contrairement aux lentilles rigides prescrites pour être portées le jour, et dont la géométrie est dictée par les règles de l’optique géométrique, les lentilles utilisées pour l’orthokératologie visent à induire un changement de forme de la cornée (aplatissement central). L’efficacité de l’orthokératologie est limitée aux myopies faibles, car il n’est pas possible d’aplatir le centre de la cornée au delà d’une certaine limite. Ceci peut être intéressant chez l’enfant ou l’adolescent, car ils présentent une myopie débutante donc faible, mais qui est progressive, et pour qui la chirurgie réfractive est contre indiquée.
Plusieurs études ont mis en évidence un effet de ralentissement significatif sur la croissance du globe oculaire de l’orthokératologie, vis-à-vis d’autres techniques de correction comme les lentilles rigides (7), les lunettes ; ou encore les lentilles souples monofocales (8-10).
Le mécanisme de cet effet ralentisseur pourrait être lié à de l’aberration sphérique positive, qui est induite par le contour asphérique oblate de la cornée. L’aplatissement induit par la lentille au centre de la cornée s’accompagne nécessairement d’une cambrure en couronne périphérique, en vertu de la loi relative à la conservation de la courbure dômes qui subissent une déformation sans modification de leur surface. La cambrure induite en périphérie provoque un excès relatif local de puissance réfractive de la cornée, vis-à-vis de sa portion centrale. Les rayons lumineux réfractés par la périphérie cornéenne convergent en avant de la rétine. Or, ce « défocus myopique périphérique » semble être un signal dont l’effet est de ralentir la croissance oculaire.
5) Intérêt des lentilles bifocales sur l’évolution de la myopie
L’indication principale des lentilles de contact bifocales est la correction de la myopie et de la presbytie chez les sujets âgés de plus de 40 ans. Dans le contexte du ralentissement de la myopie, l’intérêt potentiel de ces lentilles s’est naturellement orienté vers les lentilles dont le design optique comporte une portion centrale destinée à la correction de la vision de loin, et une portion périphérique destinée à la correction de près.
Ce profil optique ressemble à celui qui est induit par l’aplatissement cornéen central et la cambrure périphérique produit par les lentilles rigides à port nocturne prescrites en orthokératologie. L’aberration sphérique positive correspond à une myopisation des rayons lumineux réfractés par la périphérie de la cornée. En toute logique, les lentilles bifocales à vision de loin centrale semblent ralentir l’évolution de la myopie de moitié, comme les techniques d’orthokératologie
6) Des collyres pour ralentir la myopie
Certains agents pharmaceutiques appliqués en collyre ont démontré un effet freinateur indiscutable sur l’évolution de la myopie. Les molécules impliquées ont des effets dits anti-muscariniques, qui se caractérisent par la conjonction d’une dilatation de la pupille et d’une paralysie partielle ou complète de l’accommodation. L’atropine et la pirenzépine sont les deux agents dont les effets bénéfiques ont été démontrés en pratique clinique (11-20). Ils provoquent une paralysie de l’accommodation et une dilatation de la pupille (plus marquée avec l’atropine). Le collyre à l’atropine est d’ailleurs souvent prescrit chez l’enfant pour paralyser l’accommodation et permettre une mesure objective de la réfraction plus fiable.
Le mécanisme d’action exact de ces agents muscariniques pour expliquer le ralentissement de la myopie demeure inconnu. Ces collyres ne sont pas prescrits en routine car ils génèrent certains effets indésirables parfois prononcés, comme la photosensibilité (la dilatation pupillaire, ou mydriase, aboutit à une illumination excessive de la rétine), et la perte de la vision nette de près (en raison de la réduction de l’accommodation cristallinienne). Afin de réduire ces effets et trouver la concentration optimale du collyre à base d’atropine, plusieurs concentrations ont été testées : 0.5%, 0.1% et 0.01%. Le collyre était administré le soir au coucher dans chaque œil.
Sans surprise, la concentration la plus faible (0.01%) était la mieux tolérée cliniquement, car elle permettait à 94% des enfants de lire sans addition optique pour la lecture, alors qu’ils étaient environ 70% à requérir une telle aide pour les autres concentrations. Malgré cette concentration réduite, l’effet ralentisseur sur l’évolution de la myopie avec le collyre d’atropine à 0.01% est sensiblement identique vis-à-vis des concentrations plus fortes.
Une étude plus récente suggère même que la concentration à 0.01% est plus efficace pour le ralentissement de la myopie (20) ; après l’arrêt du collyre, les enfants qui recevaient le collyre dosé à 0.01% présentaient une reprise progression de la myopie moins fréquente et moins intense que ceux des groupes recevant des concentrations supérieures.
Cette concentration à 0.01% semblait réduire la progression de la myopie de moitié vis-à-vis d’un des données recueillies dans des groupes témoins recevant un placebo. Toutefois, comme pour d’autres études, l’effet de réduction de la progression de la myopie concerne la puissance prescrite pour la correction, les effets concernant l’augmentation de la longueur axiale du globe oculaire sont non véritablement démontrés, mais suggérés. Dans le groupe dont la concentration est à 0.01%, l’accroissement de la longueur axiale au fil du temps tend à être moindre que dans les groupes plus dosés. Cependant, l’absence de groupe témoin (groupe recevant un collyre placebo) dans cette étude ne permet pas de conclure de manière plus affirmative que le collyre à l’atropine permet de ralentir l’évolution de la myopie à long terme. Les effets bénéfiques de l’atropine à 0.01% sur la progression de la myopie ont récemment été rapportés par une étude conduite aux USA (21).
Il ne peut être formellement exclu que l’atropine réduise la progression de la myopie en raison d’une modification de la géométrie du cristallin. Cette précision est importante, car les complications anatomiques de la myopie découlent de l’élongation du globe oculaire, pas de la puissance des verres correcteurs prescrits pour corriger un certain degré de myopie.
Le fait qu’il n’y ait pas de données permettant d’établir clairement l’effet de l’atropine à 0.01% sur la longueur axiale (ralentissement de l’élongation oculaire) incite pour l’instant à la prudence et attendre une confirmation formelle que l’atropine pourrait réellement freiner la progression de la myopie et qu’il n’y ait pas de rattrapage évolutif à l’arrêt du traitement.
7) Passer du temps à l’extérieur dans l’enfance
La pratique de sports ou d’activités de plein air a été identifiée comme un facteur préventif de l’incidence de la myopie (22) … mais passer du temps dehors une fois la myopie installée ne permet pas de ralentir l’évolution de celle-ci (23). Le rôle précis de la lumière extérieure dans le mécanisme impliqué dans la progression de la myopie n’est pas clairement élucidé, et des facteurs confondants liés au fait que passer peu de temps à l’extérieur puisse être lié à la pratique intensive d’activités sollicitant la vision de prèss sont possibles.
8) Des verres de lunette spéciaux pour freiner la myopie?
Certaines études ont suggéré que les yeux myopes présentaient un défaut de réfraction périphérique. Dans un oeil myope non corrigée, la lumière issues de sources éloignées est focalisée en avant de la fovéa (par définition). Avec orrection par des verres de lunettes classiques, l’image centrale est refocalisée dans le plan rétinien mais l’image périphérique est défocalisée en arrière de la rétine (hypermétropie « péripéhrique »). Ainsi, pour des sources excentrées, le plan de focalisation des rayons réfractés par les verres classiques serait au contraire situé en arrière du plan rétinien et ceci concourrerait à l’évolution de la myopie. Il s’agit alors de ne pas induire une défocalisation périphérique hypermétropique mais au contraire d’induire une défocalisation myopique pérphérique. Au début des années 2000, la technologie « free form » a permis d’envisager la création de verres de lunettes au design modifié localement (contrairement aux anciennes technologies qui consistaient à polir des palets avec des systèmes ne pouvant nécéessaire qu’induire des géométries lisses et sphériques).
Certains fabricants proposent ainsi dorénavant des verres de lunettes destinés à corriger le phénomène de défocalisation hypermétropique périphérique, en plus de la myopie bien entendu (ex: verre MyoVision, Carl Zeiss), et les premiers résultats publiés ont été pour certains décevants (24), mais plus encourageants pour d’autres: avec des verres progressifs et asphérisation positive (25), des verres avec des segments multiples (DIMS pour Defocus Incorporated Multiple Segment spectacle lens: MiyoSmart, société Hoya) (26), ou encore des verres avec des microlentilles aspheriques (HALT technology, verre Stellens, société Essilor). Des études plus récentes conduites en Chine avec le nouveau verre Myocare Zeiss (dont il existe deux versions fonction de l’âge de l’enfant et comportant une structure en micro anneaux concentriques défocalisants) ont montré un ralentissement de l’évolution de la myopie ches des enfants agés de 10 à 12 ans pour la version Myocare S pour soft (moins de défocalisation et zone centrale libre plus importante 9 mm) –Liu X et al. One-year myopia control efficiency of cylinder incorporated annular segments (CIAS) spectacles lenses. Données soumises à publication en 2024).
Avec un recul encore limité, il semble que ces verres puissent induire un ralentissement de l’évolution de la myopie. Un recul plus important demeure nécessaire, mais cette voie est intéressante car le port de lunettes est nécessaire pour corriger la myopie de l’enfant, et le risque d’effet indésirable ou de mauvaise tolérance assez limité. Il sera nécessaire de vérifier que l’efficacité perdure en cas d’arrêt du port de ces verres (ex passage aux lentilles de contact à l’adolsecence). Le prix plus élevé de ces équipements peut également représenter un frein à l’adoption.
Conclusion :
Des études récentes suggèrent que l’orthokératologie, le port de lentilles bifocales, l’administration de collyre à l’atropine (0.01%) et le port de verres de lunettes à géométrie modifiée pourraient freiner la myopie, c’est-à-dire ralentir son évolution en terme de correction prescrite. L’orthokératologie expose à des contraintes et des risques infectieux similaires aux autres indications de port nocturne de lentilles de contact (25). L’atropine à 0.01% peut provoquer des effets indésirables non négligeables, et des études sont en cours pour en confirmer l’effet bénéfique sur les enfants de souche Européenne. Les nouveaux verres de lunettes spécialement conçus pour pallier la moindre réfraction périphérique relative des yeux myopes sont intéressants et des études se poursuivent actuellement pour confirmer leur efficacité sur le ralentissement de la myopie. Les effets de ces stratégies sur l’allongement du globe oculaire, véritable enjeu de santé publique, demeurent incertains à moyens termes, doivent faire l’objet d’études complémentaires et de prudence quant à leur valeur bénéfique réelle pour ralentir l’évolution de la myopie (26).
Références
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