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Frottements oculaires: LA cause primitive du kératocône.

La cause sine qua non du kératocône: les frottements oculaires

Les frottements oculaires répétés ont été reconnu depuis longtemps comme un facteur de risque pour le kératocône, mais je suis persuadé que leur rôle dans la pathogenèse de kératocône a été largement sous-estimé. Une fois n’est pas coutûme, ce qui est souvent présenté comme une corrélation (frottements oculaires et kératocône) masque en réalité un lien de causalité directe; le kératocône est provoqué par la répétition de frottements oculaires excessifs en intensité, durée et fréquence. Un argumentaire en ce sens a été publié récemment  (Ophthalmology times, Juin 2022)

Les séquences acquises en imagerie IRM dynamique sont édifiantes, et révèlent l’importance du traumatisme oculaire infligé par les frottements, non seulement aux cornées mais aux globes oculaires et aux structures orbitaires…

 

J’ai rédigé un article pour expliciter ce concept physiopathologique à l’origine du kératocône: les frottements oculaires chroniques et répétés sont la cause primitive, nécessaire et suffisante, c’est à dire la condition sine qua non pour le kératocône: pas de frottements, pas de kératocône (« No rub No cone« )

Frottements oculaires cause du keratocone

Lire les articles: Les frottements oculaires sont-ils la cause sine qua non du kératocône D Gatinel

Kératocône: les frottements oculaires condition nécessaire et suffisante? Réalités OPH, Septembre 2016

voir aussi: (article original en anglais)

(en téléchargement : Eye rubbing a sine qua non for keratoconus

visiter le site et voir de nombreux cas cliniques illustrés et exemples de kératocône : https://defeatkeratoconus.com/

 

Une présentation (en anglais) rassemble également les éléments conduisant à cette révision de la physiopathologie du kératocône  (à partir de 35 mn):

 

Le kératocône est classiquement défini comme une dystrophie d’origine inconnue et responsable d’une dégradation de la vision. Celle-ci est consécutive à la déformation du dôme cornéen, qui provoque de un astigmatisme irrégulier et une myopie. De nombreux exemples cliniques de kératocône sont rassemblés sur le site consacré à la lutte contre le kératocône https://defeatkeratoconus.com/portfolio-filtersearch/. J’ai toujours été captivé par cette maladie dont l’origine demeure mystérieuse; une grande partie de ma pratique clinique est dédiée au diagnostic, la gestion et la prévention du kératocône, et pendant de nombreuses années, j’ai été intrigué par l’importance des changements structurels et de la déformation de la paroi cornéenne dans le kératocône. Paradoxalement, peu d’anomalies génétiques ou moléculaires ont été détectées dans cette affection, dont les conséquences sur la régularité et la transparence de la cornée peuvent pourtant être spectaculaires.

Dans cet article, je propose la théorie selon laquelle le kératocône ne serait pas une dystrophie à la génétique et au substratum biomoléculaire inconnus, mais plutôt un syndrome d’origine mécanique primitivement causé par le frottement des yeux. La sécheresse, l’irritation oculaire, la pollution, le travail de nuit et sur écran, où dans des conditions particulières (particule irritantes, poussières, acariens introduits par une position de sommeil avec appui profond de la tête contre l’oreiller) sont autant de facteurs susceptibles de provoquer un prurit oculaire et l’envie de se frotter les yeux. Combien de consultations ophtalmologiques sont motivées par des « yeux qui grattent »?

Ainsi, ce qui a été appelé  » kératocône  » pourrait n’être que la conséquence directe du traumatisme mécanique de la cornée provoqué par les frottements chroniques et incessants des yeux, provoquant la déformation et l’amincissement progressifs de la paroi cornéenne, qui sont caractéristiques de la maladie. Les frottements oculaires sont au cœur de cette « hypothèse «mécanique » comme étiologie primitive du kératocône.

Etiologie du keratocone

L’hypothèse mécanique soutient que le kératocône est provoqué par les frottements oculaires. Ceux-ci peuvent eux-mêmes être induits par une atopie, la pollution, le travail prolongé sur écran… Contrairement à l’hypothèse moléculaire où de supposés facteurs génétiques, environnementaux ou non identifiés joueraient un rôle clé dans l’apparition du kératocône, l’hypothèse mécanique stipule simplement que les modifications structurelles et la déformation de la cornée sont initiées puis aggravées par une cause mécanique : les frottements oculaires. D’autres facteurs d’origine mécanique, comme la chirurgie réfractive cornéenne, ou la compression prolongée nocturne de la cornée (oreiller, main ou avant-bras) sont susceptibles d’accélérer la déformation de la cornée. Les frottements oculaires peuvent provoquer une inflammation locale avec largage de molécules pro inflammatoires. L’effet du stress mécanique (distension) peut être potentialisé par la sécrétion de protéinases au sein du stroma cornéen, ce qui pourrait expliquer l’amincissement progressif de la cornée, et la rendre encore plus vulnérable aux effets des frottements. Dans l’hypothèse mécanique, le kératocône ne peut survenir sans le traumatisme mécanique répété que constituent les frottements. Quand la durée et l’intensité de ceux-ci excèdent le seuil de résistance biomécanique de la cornée, celle-ci se déforme progressivement, ce qui provoque l’apparition des anomalies topographiques caractéristiques qui vont des formes dites frustes aux formes plus avérées de kératocône. Dans mon expérience, les formes les plus avancées de kératocône, avec opacités stromales, se rencontrent toujours chez les patient qui se frottent les yeux de manière particulièrement vigoureuse.

Le kératocône : une pathologie d’origine mécanique

Tout comme une distension excessive du ligament de la cheville peut provoquer une entorse, les frottements oculaires chroniques peuvent réduire la résistance biomécanique du treillis des fibres collagènes du dôme cornéen, et conduire à la déformation de celui-ci. Ce mécanisme biomécanique est plus à même de rendre compte de la disparité entre l’atteinte des yeux droit et gauche (les patients se frottent souvent plus un œil que l’autre), et la nature focale du kératocône, qui a récemment été mise en évidence.

La génétique du kératocône n’est pas élucidée. La fréquence de survenue au sein des membres d’une même famille n’est pas clairement définie et serait légèrement inférieure à 20%. Dans l’hypothèse où les frottements sont indispensables à la génèse de l’affection, les facteurs génétiques impliqués sont plutôt liés aux affections qui prédisposent aux frottements oculaires, ou qui contrôlent l’épaisseur et la résistance de la cornée. Ces affections regroupent des pathologies aussi diverses que la trisomie 21 et l’atopie. L’apnée du sommeil a été associée au kératocône. Le manque de sommeil de qualité procure une fatigue chronique, et cette fatigue est susceptible de conduire les patients à se frotter les yeux. J’ai rencontré le cas de patients qui présentaient un kératocône d’installation tardive (après 30 ans), consécutif à un changement d’horaire (travail de nuit) ayant causé une fatigue chronique, et l’envie répétitive de se frotter les yeux. Un sex ratio légèrement biaisé en faveur des hommes a été rapporté récemment pour le kératocône. Dans mon expérience, les femmes qui se maquillent ont tendance à moins se frotter les yeux que les hommes. Cependant, celles-ci se frottent parfois les yeux après le retrait du maquillage. La sécheresse oculaire augmente au cours de la grossesse, en raison de certaines modifications hormonales : l’irritation provoquée par la sécheresse peut entraîner l’envie de se frotter les yeux. Ceci pourrait expliquer la progression du kératocône au cours de la grossesse, et le fait que celle-ci ait été identifiée comme facteur de risque d’ectasie post LASIK. Il est en tous les cas plus facile d’expliquer les importantes disparité d’âge, d’atteinte entre les deux yeux, et le large éventail d’expression phénotypique par les frottements oculaires répétés que par une dégénérescence cornéenne à la génétique et au mécanismes moléculaires non identifiés. Pour la même intensité et la même durée de frottements, les cornée dont l’épaisseur et la résistance sont moindres peuvent subir une déformation plus marquée que les cornées plus épaisses et solides. L’ exposition à de haut degré de pollution et de sécheresse de l’air, conjuguée à de mauvaise conditions environnementales ou de travail peuvent expliquer la prévalence accrue du kératocône dans certains groupes sociaux ethniques. L’explosion du travail sur écran et la généralisation des écrans a conduit à l’émergence d’une pathologie appelée « Computer Vision Syndrome » (que l’on pourrait traduire par « Syndrome du travail sur écran »). Il inclut une fatigue oculaire chronique source d’irritation et de prurit oculaire, pouvant conduire à des frottements oculaires répétés et jouer un rôle important dans l’augmentation de la prévalence du kératocône.

La génétique du kératocône n’est pas élucidée. La fréquence de survenue au sein des membres d’une même famille n’est pas clairement définie et serait légèrement inférieure à 20%. Dans l’hypothèse où les frottements sont indispensables à la genèse de l’affection, les facteurs génétiques impliqués seraient plutôt liés aux affections qui prédisposent à la survenue des frottements oculaires, ou qui contrôlent l’épaisseur et la résistance de la cornée. Ces affections regroupent des pathologies aussi diverses que la trisomie 21 et l’atopie (source de prurit oculaire). L’apnée du sommeil a été associée au kératocône; le manque de sommeil de qualité procure une fatigue chronique, et cette fatigue est susceptible de conduire les patients à se frotter les yeux. J’ai observé le cas de patients qui présentaient un kératocône d’installation tardive (après 30 ans), consécutif à un changement d’horaire (travail de nuit) ayant causé une fatigue chronique, et l’envie répétitive de se frotter les yeux. Un sex-ratio légèrement biaisé en faveur des hommes a été rapporté récemment pour le kératocône. Dans mon expérience, les femmes qui se maquillent ont tendance à moins se frotter les yeux que les hommes. Cependant, celles-ci se frottent parfois les yeux après le retrait du maquillage. La sécheresse oculaire augmente au cours de la grossesse, en raison de certaines modifications hormonales : l’irritation provoquée par la sécheresse peut entraîner l’envie de se frotter les yeux. Ceci pourrait expliquer la progression du kératocône au cours de la grossesse, et le fait que celle-ci ait été identifiée comme facteur de risque d’ectasie post LASIK. La rosacée oculaire est également source d’inconfort et de prurit oculaire, où l’on prescrit des massages des paupières. J’ai rencontré un cas de kératocône bilatéral déclenché par de mauvaises manœuvres d’hygiène des paupières, qui conduisaient le patient à se frictionner les yeux tous les jours, conduisant à l’apparition d’une déformation caractéristique en quelques mois. Il est en tous les cas plus facile d’expliquer les importantes disparité d’âge, d’atteinte entre les deux yeux, et le large éventail d’expression phénotypique par les frottements oculaires répétés que par une dégénérescence cornéenne à la génétique et au mécanismes moléculaires non identifiés. Tous les patients qui se frottent les yeux ne développent heureusement pas un kératocône. Pour la même intensité et la même durée de frottements, les cornée dont l’épaisseur et la résistance sont moindres peuvent subir une déformation plus marquée que les cornées plus épaisses et solides. L’ exposition à de haut degré de pollution et de sécheresse de l’air, conjuguée à de mauvaises conditions environnementales ou de travail peuvent expliquer la prévalence accrue du kératocône dans certains groupes sociaux ethniques. L’explosion du travail sur écran et la généralisation des écrans a conduit à l’émergence d’une pathologie appelée « Computer Vision Syndrome » (que l’on pourrait traduire par « Syndrome du travail sur écran »). Il inclut une fatigue oculaire chronique source d’irritation et de prurit oculaire, pouvant conduire à des frottements oculaires répétés et jouer un rôle important dans l’augmentation de la prévalence du kératocône.

Syndrome de Marfan vs Kératocône

La comparaison entre les atteintes oculaires, en particulier cornéennes du syndrome de Marfan, et celles observées pour le kératocône est un point particulièrement important pour notre argumentation. Tous les ingrédients nécessaires à l’induction d’un kératocône sont présents dans cette affection, dont les principaux traits de l’expression cornéenne écoulent d’une fragilisation biomécanique du collagène cornéen. Pourtant, la déformation typiquement rencontrée au cours du syndrome de Marfan ne ressemble pas vraiment à ce que l’on observe dans le kératocône.

marfan vs keratocone

Le syndrome de Marfan est une maladie génétique qui affecte en premier le tissu conjonctif. Il est provoqué par la mutation d’un gène qui contrôle la fabrication d’une protéine appelée fibrilline-1, qui est largement répandue au sein des tissus conjonctifs, notamment au niveau des fibrilles de collagène. Ce syndrome touche de nombreux organes, dont l’œil. Il peut conduire à l’apparition d’un anévrisme de l’aorte, en raison de l’affaiblissement de la paroi de celle-ci, soumise à la pression du flux sanguin. L’ectopie (déplacement) du cristallin est une manifestation classique du syndrome de Marfan, car les fibres constitutives du ligament cristallinien s’affaiblissent, et finissent par rompre. Le syndrome de Marfan constitue un parfait contre exemple pour souligner l’insuffisance qu’ont les théories actuelles pour expliquer la physiopathologie du kératocône. Ces théories relient l’origine du kératocône à une dystrophie collagène inconnue associée à des facteurs environnementaux, cellulaires et génétiques. La conjugaison de ces facteurs serait à l’origine de la dégénérescence cornéenne, sans que l’on sache bien quel en serait le dénominateur commun pour le déclenchement du processus d’ectasie de al paroi cornéenne. Or, le syndrome de Marfan répond parfaitement à ce type de pathologie ; une mutation génétique a été identifiée, et la protéine mutée (fibrilline-1) provoque la diminution de la résistance du collagène des tissus oculaires, dont le stroma cornéen. Cependant, malgré toutes ces caractéristiques favorables à l’éclosion d’une déformation cornéenne, on n’observe pas la survenue d’une ectasie ou d’un kératocône au cours du syndrome de Marfan. Les cornées des patients atteints ont certes tendance à être plus fines, mais également plus plates, et non plus cambrées. Cette réduction de la cambrure n’a rien de paradoxal si l’on convient que dans des conditions physiologiques, la pression oculaire s’exerce de manière uniforme sur la face interne du dôme cornéen. Cette force, résultant de la répartition de la pression intraoculaire sur la paroi interne de la sclère et la face postérieure de la cornéen, provoque une distension progressive du globe oculaire, et donc une réduction de la cambrure de la cornée (par augmentation de son rayon de courbure), ainsi que son amincissement concomitant. Sans l’apport d’une force extérieure, l’affaiblissement biomécanique de la cornée comme au cours du syndrome de Marfan conduit à l’aplatissement de celle-ci. La distension oculaire provoque également l’augmentation de longueur axiale oculaire, et de ce fait, la plupart des patients atteints du syndrome de Marfan sont myopes. La présence d’une myopie axile associée à un aplatissement de la cornée sont deux des critères oculaires pour le diagnostic positif du syndrome de Marfan. Une association entre kératocône et syndrome de Marfan a été rapportée ; elle n’est pas contradictoire avec la théorie mécanique du kératocône. La cornée étant plus fragile au cours de ce syndrome, elle est plus susceptible de se déformer rapidement sous l’effet de frottements oculaires. Contrairement à ce qui est observé pour le syndrome de Marfan, la cornée des patients atteints de kératocône est plus cambrée et asymétrique, et présente un amincissement de nature focale, central ou para central inférieur. Le recours à une force extérieure est plus à même de rendre compte de ce type de tableau que celui d’une anomalie moléculaire non identifiée qui atteindrait la cornée dans son ensemble, mais épargnerait les autres tissus de l’organisme. La force exercée par les frottements digitaux, en particulier les phalanges, contre la cornée est considérable à l’échelle de celle-ci. Elle provoque l’étirement et la désorganisation des fibres collagènes de la cornée. L’augmentation aiguë et répétée de la pression intraoculaire peut provoquer une distension de la sclère et une élongation du globe oculaire. Pour corroborer cette observation avec l’induction d’une élévation répétée de la pression intraoculaire suites à l’appui des doigts pendant les frottements, il semble que la longueur axiale moyenne des patients atteints de kératocône soit légèrement plus élevée que celle des patients indemnes de kératocône.

Ainsi, dans ce modèle clinique où la cornée est indubitablement atteinte sur le plan biomécanique, on observe une réduction de sa courbure (aplatissement global). Par ailleurs, il est intéressant d’observer que les affections cornéennes provoquées par des mécanismes inflammatoires se caractérisent également par un réduction de la courbure. Les cicatrices post infectieuses, ou encore les kératites interesticielles ou de l’interface (après LASIK) sont généralement accompagnée d’une diminution de la kératométrie centrale ou paracentrale, et cette tendance est bien évidemement inverse à celle du kératocône.

L’hypothèse mécanique peut naturellement susciter la défiance et le scepticisme, car elle est à la fois simple, provocatrice, et difficile à démontrer. Cependant, il serait tout aussi, voir plus difficile, de prouver que les frottements ne sont PAS la cause du kératocône.

L’objectif de cet article de la soulever, la défendre, mais aussi de faire connaître les effets délétères des frottements oculaires sur l’incidence du kératocône. Quel que soit le mécanisme primitif à l’origine du kératocône, souligner le rôle causal des frottements ne peut qu’a priori en réduire l’incidence, et en stopper la progression.

En conclusion:

L’hypothèse des frottements comme cause sine qua non du kératocône défie le concept largement admis d’une dystrophie cornéenne d’origine inconnue. Elle apparaîtra simpliste ou provocante pour certain, et aurait même recueilli mon scepticisme il y a encore 6 ou 7 ans. Ce scepticisme est toutefois aujourd’hui dissipé par le cumul d’observations cliniques qui confirment une à une le rôle central des frottements oculaires comme facteur déclenchant du kératocône. Au final, je pense même que la théorie mécanique des frottements est à même de lever le mystère de l’énigme qui entoure le kératocône, et pourrait clore le chapitre ouvert en 1854 par le Dr John Nottingham et son traité sur la « cornée conique ».

Si la suppression des frottements oculaires pourrait permettre d’éradiquer le kératocône et réduire le risque d’ectasie cornéenne post LASIK, d’un point de vue pratique, ce but est probablement inatteignable. Il est très probable que certains patients ne puissent résister à l’envie jugée irrépressible de se frotter les yeux quand ceux-ci « grattent ». Quand le diagnostic de kératocône vient d’être posé, à l’occasion du bilan d’une baisse de vision, il est toutefois nécessaire de réaliser une enquête destinée à prendre conscience des frottements, identifier leur cause pour mieux la traiter.

Néanmoins, l’objectif moins ambitieux de réduire l’importance et la fréquence des frottements oculaires chez les patients susceptibles de développer un kératocône, ou de voir leur condition progresser est un enjeu essentiel. Devant tout patient atteint de kératocône, je prends le temps de bien conduire l’interrogatoire destiné à rechercher l’existence de frottements oculaires, et insiste de manière véhémente sur l’importance que revêt leur arrêt strict, qui est un point majeur pour stopper l’évolution de la maladie.

Il est important de bien documenter la progression éventuelle du kératocône sur le plan réfractif et topographique. Mon expérience montre que l’arrêt des frottements oculaires suffit à stopper l’évolution du kératocône, et ce de manière objective, en comparant à chaque visite les relevés topographiques et en effectuant des cartes soustractives. Le recueil prospectif des données topographiques chez les patients suivis à la Fondation Rothschild est très encourageant, et confirme que l’arrêt des frottements stoppe bel et bien l’évolution du kératocône. Les résultats de ce suivi devront être documentés pour assurer de cette stabilité le plus long terme, mais s’ils se confirment, ils fourniront un argument de poids pour asseoir l’hypothèse mécanique, et confirmer que le kératocône ne pourrait jamais avoir été une réelle dystrophie, mais n’être qu’un syndrome dont l’expression réfractive et topographique découle d’un stress mécanique de la cornée: les frottements oculaires répétés.

(Les commentaires sont bienvenus)

Présentation en anglais justifiant l’hypothèse d’une origine primitivement mécanique pour le kératocône (« No rub, No cone »)

66 réponses à “Frottements oculaires: LA cause primitive du kératocône.”

  1. Dr Damien Gatinel dit :

    Votre question est tout à fait pertinente. Tout enfant qui se frotte régulièrement les yeux, en particulier avec les phalanges des doigts (parties dures) devrait bénéficier d’un dépistage topographique. Si une topographie cornéenne est normale à un instant t, et que les frottements excessifs cessent, il n’y a pas de risque que le KC apparaisse de manière retardée. Les frottements oculaires sont très fréquents chez les enfants, et fort heureusement tous ne développent pas un kératocône; il est probable qu’il soit nécessaire de franchir un seuil de résistance. En fonction de la fréquence, de l’intensité et de la durée des épisodes de frottements, une déformation avec un amincissement central apparaîtra plus ou moins vite. Dans mon expérience, la durée qui sépare le début des frottements vigoureux avec les premiers symptômes visuels amenant à la découverte topographique du KC est de l’ordre de 2 ou 3 ans: il est bien entendu difficile de quantifier avec précision cet intervalle. Il ne faut donc pas s’affoler à chaque fois que l’on observe son enfant se frotter les yeux mais il est important de lui expliquer que cette habitude est mauvaise, et qu’il existe d’autres manières de soulager une démangeaison des yeux. On peut par exemple expliquer qu’il est préférable de tirer sur le coin des paupières sans malaxer ses globes oculaires. Si l’on est en mesure de rincer ses yeux avec du sérum physiologique, cela est également préférable. Par ailleurs, le plus judicieux est de traiter la cause des frottements: allergies, atopie, fatigue, abus d’écran, poussières, etc etc. Tout enfant allergique avec manifestation impliquant la sphère ORL et oculaire devrait être mis en garde (ou ses parents) contre le risque lié aux frottements des yeux et bénéficier d’un dépistage et surveillance par topographie cornéenne, cette information est actuellement transmise aux dermatologues. Enfin, la position de sommeil sur le ventre ou le côté est un facteur de risque important à contrôler également, même si cela est très difficile. Il est important d’expliquer à son enfant qu’il faut essayer de dormir sur le dos et dans tous les cas ne pas appuyer sur les yeux pendant la nuit.

  2. DODO TOURE ABOUBACAR dit :

    Bonjour,

    Ma fille est myope elle a 7 ans et se frotte régulièrement les yeux ces derniers mois. Après avoir lu vos précisions je lui ai dit d’arrêter. Nous n’avons pas encore fait une topographie pour elle.

    1. Si nous faisons la topographie dans 1 mois et que c’est normal, pensez-vous quand même qu’elle pourrait développer un kératocône dans les années qui suivent en raison de ses frottements ces derniers mois, avant la topographie ?

    2. Combien de temps peut se passer entre le frottements et la survenue du kératocône ?

    Merci.

  3. Dr Damien Gatinel dit :

    Votre remarque est pertinente; il est difficile de quantifier les frottements, que cela soit en intensité, mais aussi durée, et fréquence. Il existe probablement un seuil, qui varie d’une cornée à l’autre, au delà duquel une dose cumulée d’énergie liée au frottement est délétère et risque de vaincre la résistance naturelle du dôme cornéen. Dans votre cas, il est peu probable que vous ayez réellement endommagé vos cornées. Cela dit, j’ai observé chez nombre de jeunes femmes des déformations cornéennes mineures (cliniquement silencieuses), mais qui étaient probablement liées à un démaquillage vigoureux et prolongé, où le globe oculaire servait de « support » pour enlever le maquillage des paupières. Heureusement, ce geste n’était réalisé qu’une fois par jour.

  4. Margaux dit :

    Bonjour,
    J’ai 23 ans et n’ai strictement aucun problème en ce qui concerne mes yeux (enfin, normalement…haha). Seulement, lire des articles comme celui-ci (très intéressant), me fait me poser des questions, je suis curieuse de connaître votre avis.
    Déjà, une question me vient : quand on dit frottements fréquents … que veut dire « fréquents » ?
    Ensuite, je ne pense pas être quelqu’un qui s’est frotté souvent les yeux étant jeune. Ce n’est pas spécialement mon truc. Haha
    Cependant, depuis un an (un peu moins) j’ai une routine de nettoyage de peau où j’utilise une éponge pour me nettoyer le visage. Je suis pratiquement sûre (mais je vais y faire attention aujourd’hui, pour être réellement certaine) de ne pas passer l’éponge directement sur mes yeux (je ne vois pas l’intérêt de me nettoyer les paupières haha). Cependant, certaines zones de mon visage (notamment le haut de mon nez et la zone sous les yeux) font que l’éponge « déborde » et vient « frotter » un peu mes yeux. Y a-t-il un risque, du coup? Je n’ai pas du tout l’impression que ce soit un frottement vigoureux et intense, étant donné que mes yeux ne sont pas la cible de ce nettoyage, mais j’aimerais avoir votre avis.

    Je peux le faire deux fois dans la journée , une fois le matin et une fois le soir, mais parfois je ne le fais que le soir.

    Je vous remercie d’avance !!

  5. Dr Damien Gatinel dit :

    Vous avez bien raison d’être réticent à pratiquer un second crosslinking. Cette technique, comme expliqué sur ce site, ne répond pas à la problématique du kératocône, qui n’est pas celle d’une cornée « trop molle » mais d’une cornée « qui a été trop frottée dans le passé ». Il est amusant de constater que la préconisation de ne plus frotter est souvent associée avec la prescription du CXL. Rassurez vous, ne plus se frotter (du tout) les yeux permet d’enrayer l’évolution de la déformation de la cornée; il n’y a pas d’étude précise sur l’impact des verres scléraux ou lentilles rigides sur l’évolution, mais encore une fois, sans frottements, il n’est pas à craindre d’évolution. Il est par ailleurs indiqué de modifier éventuellement votre position de sommeil si celle-ci impliquait un appui prolongé sur l’une ou l’autre des orbites.

  6. Dr Damien Gatinel dit :

    Ce qui aggrave le kératocône n’est pas le port de lentilles: c’est la réalisation de frottements oculaires: ce sont les frottements qui causent le kératocône, et entretiennent logiquement sont évolution. Parfois, les lentilles induisent une irritation oculaire qui conduit les patients à se frotter les yeux. Il est donc important de réaliser une adaptation confortable. Les lentilles constituent le meilleur mode de correction optique du kératocône; les interventions de type « anneaux » ou « pkr » produisent des résultats inconstants et décevants si leurs indications ne sont pas bien posées.

  7. Anaïs D dit :

    Bonjour,
    Merci pour cet article très rassurant et complet sur le kératocône. J’ai 24 ans et ai été diagnostiquée en septembre dernier et mon ophtalmo m’a conseillé de porter des lentilles rigides car ma vue n’est pas optimale avec lunettes. Malgré tout, ça ne me dérange pas dans la vie de tous les jours. Ma question est la suivante : est-ce que porter des lentilles peut aggraver le kératocône si on a du mal à les mettre, si on les place mal ?

  8. Ugo dit :

    Bonjour,

    Je suis atteint de kératocône sur un oeil (l’autre oeil est sub clinique) et ai subi un CXL au diagnostic il y a 4 ans. Je me rassure en vous lisant car je viens de refuser le 2e CXL qu’on me proposait devant une progression somme toute mineure, j’étais quand même bien refroidi par le 1er CXL (lenteur de cicatrisation, douleurs ++). Du coup je suis dubitatif sur cet acte non nomenclaturé par la SS (pour une intervention qui se place en 1ere intention dans un kératocône évolutif ??). Médecin moi même j’ai essayé de faire une revue de littérature et je suis tombé sur votre site. Je n’ai pas trouvé d’essai véritablement contrôlé sur la procédure CXL et suis interrogatif sur l’origine des stabilisations de la maladie post CXL (pour moi c’est à ce moment là qu’on m’a demandé d’arrêter de me frotter les yeux).
    Je porte une lentille SPOT sur l’oeil atteint, existe t – il une littérature sur l’impact de ce verre scléral sur l’évolution de la maladie ?
    Merci

  9. R. Brahmia dit :

    Merci de votre réponse , en espérant que mon kératocone arrete sa progression en meme temps que j’ai arreter de me frotter les yeux , Cordialement

  10. Dr Damien Gatinel dit :

    Merci pour votre commentaire éclairant. Tout d’abord, il est tout à fait légitime d’explorer l’hypothèse que le kératocône puisse être à la sources des frottements, et non l’inverse. C’est ce qu’ont pu m’objecter d’ailleurs certains confrères, réticents à l’idée d’une affection primitivement mécanique (au passage, je dois avouer que je suis impressionné par l’imagination déployée par les « adversaires » de la théorie mécanique du KC que je soutiens; cela mériterait que l’on s’y penche, peut être un jour ceci intéressera-t’il des gens férus d’histoire de la médecine, passons). Cependant, tous les cas bien documentés de KC nous enseignent que les frottements oculaires précèdent l’apparition des premiers symptômes ayant conduit à la découverte du KC (ou de la dégénérescence pellucide marginale – DPM) de plusieurs années. Cette séquence temporelle implique logiquement que les frottements provoquent l’apparition du KC, et non l’inverse. Bien entendu, un cercle vicieux s’en suit, car la distorsion du galbe cornéen d’origine mécanique et le trouble visuel induit sont potentiellement sources d’irritation locale, de gêne, pouvant réenclencher en retour un mécanisme de frottement réflexe. Dans la littérature médicale, on retrouve d’ailleurs de nombreux cas cliniques bien documentés où 1) une pathologie oculaire a provoqué une irritation locale (ex; allergie), puis 2) des frottements répétés incoercibles (avec potentiellement du bruit comme dans votre cas, ce qui est un signe d’intensité des frottements), puis en fin 3) Une déformation irréversible avec amincissement local de la cornée. Cette séquence logique est assez stéréotypée. Parfois il semble que la position de sommeil soit incriminée (dormir sur le ventre), car à même d’irriter les yeux (appui sur l’orbite , chaleur, contamination locale par acariens, etc.) et joue un rôle comme en 1). Quant à la DPM, je pense qu’elle ne constitue qu’une variante de kératocône; dans les cas que j’ai pu observer, le diagnostic est soit erroné (simple kératocône avec amincissement un peu plus inférieur), soit les frottements sont assez particuliers, faisant intervenir les phalanges sur le « bas de la cornée », avec amincissement très inférieur et déformation très particulière sur le plan topographique. Dans tous les cas, le traitement est le même et celui de la cause: ne plus se frotter la cornée, ni exercer de contrainte mécanique répétée, et traiter tous les facteurs susceptibles d’induire l’envie de frotter.

  11. R. Brahmia dit :

    Bonjour ,je re-poste mon message dans cette rubrique car elle est plus parlante , ayant 23 ans et une dégénerescence péllucide marginal bilatéral diagnostiquée il y a quelque mois mais dont je ressent les symptomes depuis des années , je me suis intéresser à votre site . Vous êtes très certain que la dégénerescence pellucide marginal (qui est une forme de kératocone d’après ce que j’ai lus) est causée par le frottement oculaire énergique et répéter . Effectivement j’ai remarquer que je me frotter les yeux très énergiquement (au point d’entendre le couinement de mon oeil) et très fréquemment . L’idée même que l’arret des frottements provoquerais l’arret pure et simple de l’évolution du kératocone me rejouis fortement ( je suis horrifié par l’idée de devenir malvoyant un jour) . Seulement la est ma question : Pourquoi ne pas prendre le problème à l’envers ? Peut être est ce l’évolution du Kératocône lui même qui provoque l’envie de se frotter les yeux ? L’arret des frottements serais donc causé par l’arret de l’évolution du Kératocone , cela rejoindrais le fait que les patients dont l’évolution du kératocone a stoppé on arreter de se frotter les yeux ? Si je vous dis cela c’est parce que depuis que j’ai lu votre site et l’interdiction formel de se frotter les yeux , j’ai tenter de me frotter différement les yeux avec toutes les manières possible et imaginable pour ne pas toucher ma précieuse cornée , mais rien a faire on dirais que c’est ma cornée elle même qui a besoin d’être « gratter » Bien sur c’est juste une question que je me pose en tant que patient je n’ai aucune connaissance en ophtalmologie c’est pour cela que j’ai besoin d’être éclairer .
    Cordialement ,

  12. Dr Damien Gatinel dit :

    En principe, l’astigmatisme n’évolue pas spontanément chez les patients. Si vous vous frottez beaucoup les yeux, il est possible que cela ait provoqué une certaines accentuation de la déformation cornéenne et il est donc important de ne plus le faire. Parfois, la différence est liée à une variation subjective de l’appréciation de la correction procurée par les verres. Pour être rassuré, je vous conseille de réaliser une topographie cornéenne: vous pourrez certainement y constater que l’astigmatisme de votre correction provient de la cornée (« toricité » de la cornée).

  13. Mehdi dit :

    Bonjour Doctor .
    Ça fait plus que trois ans que je lis vos articles que je les trouvent tres intéressants.
    Moi j’avais en 2016 une astigmatisme de -0.75 axe 180 pour l’oeil gauche et -0,50 axe 180 pour l’oeil droite .lors de la deuxième visite au décembre 2019 j’ai trouvé que mon astigmatisme est devenu -1.25 pour les deux yeux avec même axe 180 et moi je travaille Bcp sur l’ordinateur et surtout le soir et j’essaye le maximum de ne pas frotter les yeux je veux savoir pourquoi mon astigmatisme a évolué? Et comment faire pour garder ma vision sein? Merci à l’avance pour votre réponse.

  14. Dr Damien Gatinel dit :

    Merci de votre témoignage éclairant, qui rejoint celui de nombreux patients atteints de kératocône, après s’être longtemps et vigoureusement frotté les yeux. Il est « amusant » (mais aussi un peu déspérant) de constater que la théorie des frottements comme cause primitive du kératocône puisse générer de l’étonnement; s’il y a bien une cause susceptible de déformer un tissu de manière irrégulière et focale, c’est l’action mécanique directe et répétée des mains, des doigts sur le dôme cornéen, fine structure dont l’épaisseur est de l’ordre d’un demi millimètre!

  15. Perrusson dit :

    Bonjour Docteur,

    Je ne peux malheureusement que confirmer vos conclusions :
    1) Je suis allergique au pollen depuis l’âge de 18 ans (en 1997 – déclenchement après avoir tondu le gazon et une forte exposition au pollen), ce qui se traduisait à l’époque par un rhume continu pendant 3 mois au printemps, avec comme conséquence (entre autres) de se gratter les yeux vigoureusement pendant ces périodes
    2) Début d’une désensibilisation au pollen en 2002, frottements moins fréquents
    3) Kératocone diagnostiqué en 2003, tentatives pour porter des lentilles rigides sans succès. Correction avec des lunettes encore possible sans trop de soucis (même si la qualité de la vue varie suivant les jours/heures)
    4) évolution limitée du Kératocone depuis 2003 à maintenant (contrôles ophtalmo tous les 2 ans)
    5) je me suis posé la question de l’action mécanique dès 2010, mon médecin généraliste était (forcément) sceptique, comment des frottements pouvaient générer un tel résultat, d’autant que le kératocone est connu comme une « maladie » (peut-on encore l’appeler ainsi ?)

    Content de constater que vos recherches prennent cette direction, en espérant qu’un jour ce soit opérable même pour des kératocones modérés.

    Cordialement,

    CP

  16. samy dit :

    Bonjour docteur
    Encore merci pour vos conseils et précieux soutiens
    J ai arrêté les fortement mais j ai remarqué un phénomène bisard
    Frottements involontaires nocturne pendant le sommeil et depuis que j ai mis dans ma tête qu’ il faut absolument arrêter tous frottements mon cerveau me réveille la nuit en plein action de frottement c est vraiment bisard
    Quelle solution fo opter d après vous
    Merci infiniment

  17. Dr Damien Gatinel dit :

    Heureusement, seuls une petite minorité de kératocône évoluent vers la greffe. L’avenir est en fait entre vos mains, au sens propre. L’arrêt des frottements est en effet nécessaire et suffisant pour stopper l’évolution de la déformation.

  18. samy dit :

    Bonjour docteur
    Merci pour vos précieux conseils
    J été diagnostiqué keratocone au 15 20
    Oeil gauche stade 2 440 um cornée
    Oeil droite stade 1 450 um cornée
    J aimerais savoir si tous keratocones aboutissement a une greffe dans tous les cas ?

  19. Dr Damien Gatinel dit :

    Le kératocône se stabilise dès lors que l’on cesse de se frotter les yeux, ou bien que l’on atteint un point d’équilibre entre le stress mécanique provoqué et la forme que prend la cornée en réponse aux forces auxquelles est soumise à l’état naturel (c’est à dire la différence entre la pression intraoculaire et la pression atmosphérique). Ceci se produit souvent après la trentaine. Le plus important est de ne plus jamais exercer de contrainte mécanique répétée sur vos yeux.

  20. samy dit :

    Bonsoir docteur
    Merci pour vos précieux conseils
    Est il vraie que la keratocone se stabilise en général entre 32 et 40 ans ? D une manière naturel ?
    C ce que mon ophtalmo que j ai vu au 15 20 m a expliqué en me disant aussi que c est pas évident qu’ un keratocone pousse si évident
    Merci

  21. sl dit :

    Merci pour ces réponses.
    Que recommendez-vous alors pour le soin des paupières post LASIK pour des personnes qui ne se maquillent pas ?
    Peut on les essuyer avec un coton imbibé d’eau micellaire ou d’eau florale de bleuet par ex (s’il y a mieux comme produit je suis volontiers preneur), délicatement du haut vers le bas ou de L’interieur Vers l’exterieur, régulièrement voire quotidiennement ?
    Je trouve cette méthode finalement plus douce pour la cornée que le savonnage et le rinçage avec les doigts … qu’en pensez vous ?

  22. Dr Damien Gatinel dit :

    La douche est une activité au cours de laquelle des frottements oculaires peuvent survenir: frictions, manoeuvres d’essuyage répétées. En revanche, le jet d’eau n’est pas un danger. Il est difficile de mesurer les forces mises en jeu en pratique, mais il existe un écart considérable entre les forces qu’appliquent les patients en se frottant les yeux (de l’ordre d’une dizaine de newtons) et celles que représente la pression d’un fluide émis par un pommeau de douche. Il est donc important, après chirurgie réfractive, de ne pas frictionner les yeux avec les mains, ou un tissu serviette, mais de les essuyer sans pression excessive. Rappelons que les frottements les plus délétères sont ceux qui s’exercent avec les phalanges des doigts, car celles-ci sont dures, et elles sont en contact quasi direct avec le dôme cornéen au travers des paupières.

  23. sl dit :

    Bonjour Dr et un grand merci pour ces infos et recherches.
    J’ai 33 ans et me suis fait opéré par LASIK il y a plus de trois mois et ça s’est très bien passé.
    J’aimerais mettre toutes les chances de mon côté et prévenir la santé de mes yeux au max, afin d’éviter le développement éventuel d’un keratocone ou d’une ectasie, ou autre fragilisation cornéenne. Mon ophtalmo m’a bien dit qu’il ne fallait pas se frotter les yeux, oeil opéré ou non.
    Je n’ai pas d’antécédents d’allergie et n’ai pas le souvenir de m’être frotté les yeux dans ma vie.
    Cependant, j’ai une question concernant le lavage du visage, notamment sous la douche. En effet, à la lecture de ces articles, j’ai l’impression de devoir réapprendre à me laver le visage, pour ne pas fragiliser la cornée. Vous n’en parlez jamais dans vos recherches. Comment faire pour se nettoyer les paupières sous la douche? doit-on les savonner? si oui, cela ne provoque-t-il pas un frottement avec les doigts? même délicat ? si non, doit-on savonner autour et ne jamais savonner les paupières ? je n’arrive pas à me souvenir si je le faisais avant l’opération…
    Aussi, lorsqu’on oriente le jet d’eau du pommeau vers le visage, doit-on baisser la pression? malgré qu’on ait les yeux fermés? Et aussi, pour rincer l’eau sur les paupières après une douche ou un lavage de visage, ne sommes-nous pas obligés de passer la pulpe des doigts sur les paupières, faute de quoi on a de l’eau qui pénètre un peu dans les yeux? ou suffit il juste de cligner plusieurs fois des yeux en ayant une forte chance d’avoir un peu d’eau qui entre dans l’oeil et pique les yeux.. y a t il une manière de faire mieux qu’une autre ? j’ai l’impression de devoir réapprendre à faire certains gestes que je faisais automatiquement avant…
    Je ne maquille pas mais globalement, un démaquillage ne correspondrait aussi pas à un frottement des yeux?
    Ce sont des gestes du quotidien et j’aimerais obtenir des conseils svp.
    merci bcp

  24. Dr Damien Gatinel dit :

    Il est possible que les frottements aient provoqué une légère déformation de la cornée, mais sans conséquence sévère sur votre vision, et si vous n’avez plus frotté depuis, il n’y aura pas d’évolution péjorative. Comme (et plus encore car la cornée est amincie) pour tous les patients, il est crucial de ne plus se frotter les yeux après la réalisation d’une chirurgie réfractive.

  25. Bonjour docteur , déjà un grand merci pour votre site et tous les infos que vous diffusées. C’est honorable d’aller à l’encontre des doctrines majeures
    Je me suis fait opéré en Mars dernier 2018, opération très bien réussie. J’ai eu une légère inflammation les premiers jours. J’ai pris toutes les précautions possibles : lunettes de soleil durant 6 mois, aucun frottements durant 8 mois presque etc.
    À 6 mois on me déclare 0,25 hypermétropie et 0,75 astigmate aux deux yeux. Avant -2,5 et +4 (grosse correction depuis l’age de deux ans).
    Cependant je suis allergique durant les mois mars avril mai. J’ai inconsciemment frotté mes yeux surtout le droit. Je me rend compte que ma vue est moins bien côté droit là où j’ai frotté le plus (quand je ferme un œil pour l’autre.
    Je vois quand même très bien sans lunettes meme la nuit pour conduire
    Que pensez vous de cet œil qui a perdu de la vue? Sans faire un diagnostic individuel je serai intéressé par votre approche. J’ai un contrôle ophtalmique bientôt et j’ai redemandé à voir le chirurgien
    En tout cas je ne frotterai plus jamais mes yeux, merci pour vos avertissements. Sans vous je ne l’aurai pas su
    Bien à vous

  26. Dr Damien Gatinel dit :

    Je vous remercie de votre témoignage qui illustre parfaitement la réalité clinique du kératocône, « fruste » dans votre cas. En fait, même si cela peut sembler « choquant », le kératocône n’est PAS une maladie génétique ou héréditaire, mais une déformation permanente de la cornée liée aux frottements. Bien entendu, certaines caractéristiques cornéennes natives, commme l’épaisseur (très génétiquement déterminée), exposent à une déformation plus ou moins rapide pour le même traumatisme répété. L’arrêt des frottements conduit directement à la stabilisation de la déformation. Malheureusement, de nombreux patients dans votre situation ne reçoivent pas d’informations à ce sujet, et sont directement orientés vers des chirurgies comme le Cross Linking, dont l’efficacité en clinique n’est pas véritablement démontrée (si le CXL provoque l’arrêt des frottements, comme souvent, alors on peut lui trouver en cela un petit intérêt). Ne vous inquietez donc pas et partagez votre expérience auprès des patients susceptibles d’être concernées par un « kératocône fruste » ou « débutant » (forums, etc.).

  27. LB dit :

    Bonjour !

    Suite à un contrôle de routine chez un nouvel ophta en janvier 2019, celui-ci m’indique une suspicion de KC (aucune correction ne me permettait de voir parfaitement). Le soupçon est confirmé peu après par un orbscan: heureusement il s’agit pour l’instant d’une forme plutôt légère (Keratocone fruste)

    Effectivement je me suis toujours beaucoup frotté les yeux, depuis mon enfance (j’ai 34 ans).

    Evidemment, grosse inquiétude au début. Mais suite à la lecture de ce site, j’ai arrêté radicalement de me frotter les yeux, et il se trouve que depuis mon état est resté stable (confirmé par un 2e orbscan récemment, pas d’évolution). Je suis corrigé à 10/10 avec des lunettes et ça va, même si ça ne supprime pas complètement la déformation vers le bas qu’on peut observer sur certains éléments (feux tricolores la nuit etc… il faut s’y habituer). A suivre, mais je suis plutôt optimiste.

    L’annonce du premier diagnostic est un moment très difficile, forcément on s’inquiète beaucoup, donc merci pour ce site, qui permet de donner de l’info, et surtout les bons conseils pour stabiliser l’évolution !

  28. Dr Damien Gatinel dit :

    Je pense effectivement que l’arrêt des frottements oculaires suffit à lui seul à prévenir l’apparition du kératocône. Cette assertion est supportée par des éléments d’observation et de déduction. Il serait peut être préférable de réaliser la topographie cornéenne avant le mois d’aout pour que vous puissiez être fixée, mais dans tous les cas, d’ici à la topographie, et au delà, il faut expliquer à votre fils qu’il ne faut pas se frotter vigoureusement et souvent les yeux, pour éviter d’engendrer une défaillance biomécanique de la cornée.

  29. Arribarat dit :

    Bonjour et merci infiniment docteur pour ces précieux renseignements. Mon fils est hypermétrope depuis tout petit. L’ophtalmologue consulté hier a un doute et pense qu’il a un Kératocône. Topographie prévue au mois d’aout. Il se frotte les yeux.. s’il stoppe ces frottements est ce qu’il a une chance que la topographie soit normale ? Merci

  30. Dr Damien Gatinel dit :

    Merci de votre commentaire et ne vous inquiétez pas: le fait d’avoir pris conscience et interrompu les frottements ocularies suffit à stabiliser la déformation cornéenne (il faudra malheureusement du temps pour que ce message « passe » et se généralie, et c’est regrettable – cela dit je suis agréablement surpris que votre ophtalmologiste ait aussi relayé l’information sur les frottements et leur rôle causal dans le kératocône). Néanmmoins, dans votre cas, il est tout à fait possible d’exercer une pression au coin interne de l’orbite. Comme vous l’avez compris, il ne faut pas frotter l’oeil lui même. On recommande cette manoeuvre pour évite que le collyre ne soit chassé trop tôt dans les voies lacrymales (dont les orifices collecteurs sont situés au coins internes des paupières). Ce qui est délétère pour la cornée est l’exercice de pressions répétées, comme quand on frotte ses yeux (la pression exercée a été estimée à plusieurs kg par cm2 ce qui est considérable, pour une petite coupole constituée de fibres collagène entrelacées, et dont l’épaisseur centrale est de l’ordre d’un demi millimètre…).

  31. B dit :

    Bonjour Docteur,
    merci pour toutes vos contributions qui sont vraiment d’une très grande aide.
    J’ai 26 ans et on vient de me diagnostiquer un kératocône modéré à l’œil gauche (j’arrive à atteindre 10/10 avec des lunettes, même si bien sûr elles ne suppriment pas le dédoublement vers le bas), à droite j’ai une forme fruste.
    Je ne me souviens pas d’avoir frotté mes yeux à l’adolescence. En revanche, depuis 4-6 ans je me frotte plus ou moins régulièrement les yeux, surtout le soir (études, ordinateur) et au contact avec des allergènes (ce qui peut expliquer que la maladie se manifeste que maintenant). J’ai d’ailleurs des souvenirs précis : une fois une prof de fac m’a fait une remarque sur mes frottements, en pensant que je m’ennuyais à son cours. Bref. J’ai eu la chance de tomber sur votre site et sur un ophtalmologue qui m’a tout de suite annoncé que la maladie était liée aux frottements oculaires. Un contrôle est prévu dans 6 mois. J’avoue que c’est assez stressant, mais la lecture des cas rapportés sur votre site me rassure. Je crois les avoir tous lus ! J’essaye de modifier également ma position de sommeil afin de ne pas appuyer sur l’œil.

    Cependant ma question est toute autre. On m’a prescrit des collyres. Un pharmacien m’a conseillé de mettre les doigts aux coins des yeux et exercer une petite pression pendant 30-40 secondes après l’application des gouttes. Est-ce que cette méthode d’application peut présenter un risque pour la cornée dans la mesure où on exerce la pression dans le coin et non pas sur la cornée elle-même ?

    Bien cordialement et un grand merci,
    B

  32. Dr Damien Gatinel dit :

    Si vous ne vous frottez plus l’oeil indemne (et que vous évitez d’appuyer dessus pendant la nuit), il n’y a aucun risque d’apparition du kératocône de ce côté. C’est d’ailleurs logiquement par ce que vous avez peu ou pas frotté cet oeil que sa cornée n’est pas déformée? Evidemment, il est important également de ne plus frotter l’oeil atteint et éventuellement modifier vos habitudes de sommeil (ne pas dormir « sur » cet oeil).

  33. Anonyme dit :

    Bonjour,
    On m’a diagnostiqué un Kératocône récemment, après avoir lu votre étude, force est de constaté qu’elle y tient toute sa logique.
    En effet, depuis toute petite ma sensibilité à la lumière, poussière, ou autre m’a causé des yeux larmoyants à longueur de journée, des conjonctivites et surtout des filaments qui rendent mon quotidien pénible, ce qui s’en suit bien évidement d’une irritation de l’œil et par conséquent des frottements de façon très fréquente. Un Kératocône diagnostiqué sur l’œil droit uniquement prenant compte de vos commentaires concernant le liens des frottements et la progression de cette maladie, je me demandais (car lisant que dans 90% des cas la progression atteint les deux yeux) , si je pouvais échapper à la transmission de cette maladie dans le deuxième œil?
    Je vous remercie.

  34. Dr Damien Gatinel dit :

    Dans votre situation il est tout à fait possible d’allaiter. Le plus important est de cesser de vous frotter les yeux, il ne sert à rien d’essayer de durcir la cornée. L’arrêt des frottements suffit à arrêter l’évolution du kératocône.

  35. Baugnée Laura dit :

    Bonsoir Docteur,

    Mon ophtalmologue m’a diagnostiqué un kératocône binoculaire en août dernier.
    Ce diagnostic est survenu environ 1 mois après la naissance de mon 2ème enfant.
    J’ai depuis consulté 2 spécialistes de la cornée qui préconisent 2 stratégies assez contradictoire : l’un souhaite me voir accepter l’implantation d’anneaux intracornéens assez rapidement mais n’est pas opposé au fait que je continue d’allaiter mon bébé jusque ses 6 mois. La seconde ne me propose pas de chirurgie mais bien une surveillance accrue de la potentielle évolution des cônes (option que j’ai retenue). Elle m’a conseillée de ne pas me frotter les yeux mais également de mettre un terme à l’allaitement immédiatement… J’ai vraiment à cœur d’allaiter le plus longtemps possible et suis un peu déroutée par ces 2 approches si différentes ! Je ne trouve aucune information concernant l’influen ce a priori délétère de l’allaitement sur la vision (imprégnation hormonale causant des oedèmes dans l’oeil?) c’est pourquoi votre avis m’intéresse fortement.
    D’autre part, j’ai lu plus haut qu’une supplémentation en vitamine D3 n’est pas indispensable mais QUID d’une éventuelle supplémentation en collagène (marin?). Est-il irréaliste de penser qu’elle pourrait renforcer la structure du collagène de la cornée?

    D’avance, je vous remercie pour vos réponses!

    Pq: je suis vraiment soulagée d’apprendre que mes enfants seront sans doutes épargnés s’ils ne frottent pas les yeux ?

  36. Dr Damien Gatinel dit :

    Il n’y a pas de kératocône sans frottements oculaire; cette assertion peut vous paraître suprenante, mais elle découle d’une large expérience clinique et de déductions logiques qui sont expliquées sur ce site et ailleurs (www.defeatkeratoconus.com). Le travail sur ordinateur est souvent responsable d’une fatigue oculaire chronique, voire d’une fatigue tout court quand il est contemporain d’une période de stress (examens, études, etc.) et tout ceci contribue aux frottements oculaires. Il est crucial que votre fils en prenne conscience, car tant qu’il frottera, son KC risque de progresser. En revanche, notre expérience étendue et prolongée démontre aujourd’hui que l’arrêt des frottements permet d’arrêter l’évolution de la maladie (et confirme la conjecture qui est que le vecteur du KC est primitivement mécanique, puisque quand on soustrait la cornée à ce type de traumtisme, il n’y a pas d’évolution). Ceci ne fait pas forcément les affaires des praticiens interventionnistes qui proposent souvent d’entrée la réalisation d’un cross linking. Celui -ci ne sert à rien, car il s’agit d’une mauvaise réponse à une mauvaise indication. La cornée des patients atteints de KC n’est pas primitivement « ramollie » mais plutôt « tendérisée » par les frottements (en général, il faut environ 2 ou 3 ans de frotttements intensifs pour que le kératocône se manifeste cliniquement). En revanche, le CXL induit une réduction de la sensibilité de la cornée, et ceci contribue souvent à l’arrêt ou la réduction des frottements oculaires. Mais il est plus simple de cesser spontanément les frottements, car ceci épargne à une cornée déjà traumatisée sur le plan mécanique de subir une seconde agression photo chimique.
    Un aspect souvent négligé est celui de la position de sommeil, et il faut que votre fils, s’il dort sur le ventre ou le côté, en appui sur un oeil (ou les deux en alternance), essaye de modifier sa position de sommeil. Il existe des cas où nous pensons que c’est une mauvaise position de sommeil avec irritation oculaire chronique, qui est à l’origine du kératocône, par l’induction de frottements matinaux vigoureux et répétés liés à l’irritation oculaire nocturne. Le port de coques oculaires de protection peut renseigner sur la possibilité de frottements nocturnes et aussi être un moyen de protéger (isoler) l’oeil.
    Enfin, il faut bien évidemement traiter une allergie oculaire si elle existe concomittamment (tout faire en gros pour pour calmer le prurit oculaire).
    Le KC n’est pas une affection primitivement génétique comme on a peut être pu vous l’expliquer – les mythes ont la vie dure. L’atteinte est focale (locale), ceci est bien démontré aujourd’hui par des techniques d’imagerie sophistiquées (Brillouin microscopy) et ce caractère focal est parfaitement logique puisque les frottements s’exercent en général sur une partie (centrale ou paracentrale inférieure) de la cornée. Cependant un terrain propice aux frottements (terrain atopique) ou une cornée un peu plus fine que la moyenne sont des traits qui peuvent avoir une dimension génétique.
    En conclusion, déclarez la guerre aux frottements, et la déformation de la cornée n’évoluera pas. Une correction en lunettes ou lentilles pourra être proposée.

  37. vigier dit :

    bonjour,
    mon fils a 17 ans, et est atteint de keratocône, et sa vue a fortement baissé en 6mois.
    L ophtalmo a préconisé une séance de laser uniquement sur un œil.
    Il porte des lunettes car il est myope et ne se gratte pas forcément les yeux, mais passe du temps sur l ordinateur, cela peut il en être une cause ?
    je me fais beaucoup de soucis sur le devenir de sa vue, nous habitons près de Montpellier et aimerais avoir un second avis auprès d’un spécialiste, pouvez vous m aiguiller ?
    merci

  38. Dr Damien Gatinel dit :

    Si vous ne frottez pas les yeux, le kératocône sera stable. Ce n’est pas forcément pour autant que vous aurez l’impression que votre vision est stable. En effet, les fluctuations visuelles sont fréquentes en cas de kératocône, même stable sur le plan topographique. Quand les patients frottent de manière excessive, la cornée ne se déchire pas, mais elle s’affine et certaines complications, comme l’hydrops, (oedème brutal et souvent douloureux) peuvent survenir.

  39. Lucas dit :

    Bonjour,

    J’ai 25 ans je m’appelle Lucas.
    Le Keratocône de mon oeil droit aurait évolué par rapport à 2016. Le gauche non malgré le fait que je le gratte également. Est ce que la vue peut baisser sans pour autant que cela signifie que la cornée s’affine (dégénère) ? Ou est ce intimement lié ? La personne que j’ai vu me conseil la greffe pour l’œil droit où on m’a déjà fait le crosslinking. A force de frotter l’œil, la cornée peut elle se déchirer subitement ? Car si je décide d’attendre le prochain rdv dans 6 mois pour constater une éventuelle stabilisation (en banissant les frottements) je veux être conscient des risques que j’encourre si ma cornée s’affine de trop.

    Merci de me lire.
    Lucas

  40. Dr Damien Gatinel dit :

    C’est faux si les patients atteints de kératocône continuent de se frotter les yeux. En général, les causes ayant présidé à l’apparition des frottements oculaires ont tendance à disparaitre ou s’amoindrir vers la quarantaine (ex : allergies). Par ailleurs, il existe d’authentiques cas de kératocône après la quarantaine: https://defeatkeratoconus.com/portfolio-item/case-48/
    Il est important de réaliser que le kératocône n’est pas une maladie génétique, mais une réponse (déformation avec décompensation biomécanique) à des frottements oculaires vigoureux. Certains traits exposent plus particulièrement à la survenue d’une déformation permanente en cas de frottements répétés (cornées fines et moins résistantes). Un peu comme certains phototypes cutanés exposent plus particulièrement à un coup de soleil après exposition prolongée aux ultra violets, certains « kératotypes » (types particuliers de cornée) sont probablement plus vulnérables en cas de frottements.

  41. Michel dit :

    Bonjour,
    J’ai entendu dire que entre 30 et 40 ans l’a maladie ne progresse plus et se stabilise est-ce vrai ?
    Merci pour votre réponse

  42. Dr Damien Gatinel dit :

    Il est très difficile de cesser de se frotter les yeux. Cette page procure des conseils pour ne plus se frotter les yeux et ainsi permettre de stopper l’évolution du kératocône: https://defeatkeratoconus.com/eye-rubbing-tips/

  43. Geoffroy L. dit :

    Bonjour Docteur,

    J’ai pris rendez-vous avec vous pour le 10 juillet après avoir consulté « en urgence » le docteur B. car ma vue a baissé et le keratocone a évolué.

    Je vais tâcher de ne plus me frotter les yeux d’ici là mais après deux journées je trouve cela très difficile, me frottant les yeux énormément.

    A bientôt

    Cordialement

    Geoffroy L.

  44. Dr Damien Gatinel dit :

    Je ne peux pas citer de noms de confrères mais si vous consulter l’association du kératocône ou le site de la sfolc vous devriez pouvoir trouver des praticiens accessibles dans un délai raisonnable. Le département de contactologie de la Fondation Rothschild va s’étoffer dans les mois à venir pour raccourcir ces délais.

  45. Caroline D dit :

    Bonjour !
    J’ai été diagnostiquée à la fondation Rotschield il y a 2 mois. Suite à la consultation, j’ai fait la liste des situations qui mettaient mes yeux « sous pression » : l’oreiller (je dors maintenant avec mes lunettes), la piscine (j’ai troqué les lunettes de piscine pour un masque) et quand j’ai une envie irrépressible de me frotter les yeux je mets 1 goutte de lubrifiant. J’espère que ces aménagements suffiront à arrêter le processus de déformation.
    En revanche, je n’ai pas réussi à avoir un rendez-vous pour des lentilles avant Novembre à Rotschield. Avez vous des contacts à me conseiller en ville ?
    Merci bq pour votre site. J’ai lu celui de l’association keratocone.net juste avant avec les témoignages patients et ils ne sont pas aussi rassurants … ^^

  46. Dr Damien Gatinel dit :

    Je vous remercie de vos commentaires encourageants. J’apprécie votre contribution personnelle à illustrer le rôle majeur des frottements oculaires dans la génese et la progression du kératocône. Elle ejoint de multiples observations particulièrement « édifiantes » à ce sujet, et dont l’étude ne peut que renforcer cette conviction (ces cas ont été regroupés ici: En effet, votre cas particulier, s’il était isolé, ne permettrait pas d’induire à lui seul le fait que les frottements sont indispensables au kératocône. Or, tous les patients atteints de KC ont un passé de frottements vigoureux et répétés; il suffit de bien étudier ces cas et ne pas se contenter d’un interrogatoire sommaire. Les cas pour lesquels le KC est unilatéral ou beaucoup plus marqué d’un côté que de l’autre sont précieux car très instructifs: dans ces situations, l’oeil atteint est le seul (ou le celui qui est de loin le plus) frotté. La position de sommeil est également un facteur de risque certain; c’est à dire le fait de dormir en appui sur les yeux (ou un oeil), ce qui survient quand on dort sur le côté ou sur le ventre. Ceci déclenche probablement l’envie de frotter un oeil ou le deux (irritation, contamination) et rend la cornée plus vulnérable aux frottements (augmentation de la température locale). Mais si l’on élargit le tableau, ,je partage votre avis, et il est important de comprendre toutes les causes pouvant mener à un dérèglement immunitaire et la survenue d’allergies. L’alimentation est certainement un vecteur potentiel d’allergie, comme tous les mécanismes physiologiques qui conduisent à l’interaction entre des molécules exogènes et les cellules de l’organisme (dont celles du système immunitaire). J’ai souri en lisant que vous avez été exclu d’un groupe de discussion sur le KC, car j’ai également connu pareille mésaventure ;) De nombreux patients atteints de KC ont une légitime angoisse et un sentiment d’injustice vis à vis de cette affection qui peut s’avérer très handicapante dans la vie quotidienne, et délétère quant à l’estime de soi. Ils confondent le fait qu’ils aient pu être directement « à l’origine » de leur kératocône avec une accusation, ou redoutent que la reconnaissance de l’étiologie mécanique du kératocône conduise à un « déremboursement » ou une moindre prise en charge et en considération de la maladie. Il est bien évident que l’information sur les frottements est relativement récente, et que s’il existe un frein à sa diffusion, il est plus à mettre au compte des ophtalmologistes qui ont reçu un enseignement présentant le KC comme une affection primitivement génétique ou sporadique et de cause inconnue. Je n’ose croire que certains pourraient être au fond convaincus de la responsabilité directe des frottements mais continuer à nier leur importance pour continuer à proposer un CXL qui est une mauvaise réponse à une question erronnée. Il n’est effectivement pas indiqué de tenter de durcir une cornée nativement ramollie, mais d’empêcher ou interrompre la survenue du traumatisme déclencheur et répété, pouvant frapper indistinctement tout un chacun. De nombreux chercheurs dans le domaine ont consacré une part importante de leurs travaux à tenter d’identifier une mutation génétique spécifique, ou élucider un mécanisme bio-moléculaire à même de rendre compte du kératocône, et expliquer cette dernière par une théorie plus simple quoique robuste et explicite est peut être difficile à accepter. Mais au delà de ces considérations, il est certain que le plus important est la recherche de la vérité, et dans le cas présent, celle-ci est prometteuse car elle esquisse la possibilité de stopper et prévenir la maladie.

  47. Philippe dit :

    Mr Gatinel, votre esprit scientifique et votre honnêteté intellectuel fait plaisir à lire. Préconiser l’arrêt des frottements rapportera certes bien moins de bénéfices financiers que la pratique du crossliking facturé 700 euros mais le bénéfice pour le patient sera inestimable. Pour ma part, je me suis longtemps gratté les yeux à cause des allergies saisonnières or celles-ci ont diminué des 3/4 quand j’ai arrêté le lait de vache et ses dérivés. Et je constate que mon kératocône n’évolue que si durant plusieurs jours de suite je me suis gratté les yeux (par exemple si j’ai consommé des noix ou des oeufs…). Mais il faut aller plus loin je pense que la simple éviction de certains aliments allergisant (spécifique à chacun bien que de grandes constantes sont visibles). Car si certains aliments (et aussi des causes environnementales telle que la pollution) doivent être évincés, la cause encore plus profonde de l’allergie pourrait venir, d’après les dernières recherches, d’un dérèglement au niveau des intestins. Et ces dérèglements, au vus de notre alimentation moderne basée sur l’excès de sucre principalement, sont la cause des causes à traiter il me semble (de quoi bien faire rire vos confrères !). Merci encore pour votre recherche qui me confirme ce que j’ai expérimenté empiriquement et qui m’a valu d’être exclut notamment de groupe de discussion sur le sujet du kératocône ou encore d’être considéré avec une certaine forme de condescendance par certains de vos confrères en cabinet. Heureusement la science évolue grâce à des gens comme vous qui savent mettre leurs préjugés de coté afin de faire avancé le problème d’un point de vue motivé par la seule recherche de vérité.

  48. Dr Damien Gatinel dit :

    Il n’y a pas véritablement de lien causal établi entre les carences en vitamine D et le kératocône. Il n’est en revanche pas impossible que cette carence soit associée à certains troubles immunitaires comme l’allergie / atopie, et ce serait alors la variable cachée conduisant à induire un risque accru de KC, mais par le biais de frottements oculaires. Ce n’est pas de votre faute si le kératocône est apparu, car il est difficle de réprimer les frottements oculaires, et il y a encore des praticiens qui doutent de la responabilité des frottements dans l’apparition du kératocône. De fait, l’information est encore insuffisante, et on propose trop d’interventions de manière abusive. Je postule pour ma part que les frottements sont LA cause du kératocône, et que cette maladie est une déformation cornéenne d’origine mécanique qui survient dans des contextes particuliers… et à l’inverse, en l’absence de frottements, il n’y a pas de risque de kératocône. Il est important de ne plus du tout se frotter les yeux.

  49. Dr Damien Gatinel dit :

    Dans mon expérience, tous les kératocônes sont précédés d’une histoire de frottements oculaires soutenus. Comme expliqué sur ces pages, les frottements sont un ingrédient nécessaire à l’apparition d’un kératocône. Nous avons rassemblés de nombreux cas, tous exemplaires, de kératocône sur ce site : https://defeatkeratoconus.com/ . Les frottements réalisés avec les poings (phalanges) sont les plus délétères. Dans ma pratique, je préconise toujours dans un premier temps l’arrêt strict et définitif des frottements, qui peut être facilité par la prescription d’un traitement local anti allergique, de collyres hydratants, d’une désensibilisation… Comme vous le verrez, tous les cas que nous suivons sont stables dès l’arrêt des frottements. Parfois, il convient de porter des coques de protection la nuit (patients dormant sur le ventre ou le côté, en appuyant sur leurs yeux…). Le kératocône peut être suivi en réalisant des cartes de topographies différentielles: elles permettent de démontrer objectivement la stabilité du kératocône chez les patients qui cessent définitivement de se frotter les yeux. Cette affection (le kératocône), qui a constitué un mystère pendant plus de deux siècles, n’est en fait que l’expression d’une déformation cornéenne d’origine mécanique, qui touche certains patients qui se frottent les yeux de manière prononcée, et prolongée.

  50. Caillaud dit :

    Bonsoir,
    Nous venons d’apprendre suite à une consultation de contrôle que notre fils de 16 ans a un kératocône. Il y a 3 ans il n’avait rien. Or il a développé depuis 3 ans d’importantes allergies saisonnières pendant lesquels, effectivement il frotte ses yeux très irrités, nécessitant collyre. Le lien que vous établissez est très intéressant. Nous allons consulter le CHU de Brest pour établir le traitement à conduire.

  51. Jessica dit :

    Bonjour, mon Kératocône s’est développé après un long et dure accouchement à 23 ans. C’est au retour de mon congés maternité au travail que je me suis aperçu de la baisse de ma vue. Mon KC a était très evolutif. En lisant votre article , je me souviens : que tout les matins au réveil ma maman me disait « arrête de frotter tes yeux » , ca me démangé tellement que je les frotter meme dans les escalier. Aujourd’hui , je suis équipée de lentilles Scérale à cause de sécheresse chronique depuis 1 mois , je les supporte beaucoup mieux que les rigide ou les hybrides. Je suis obliger d’hydrater régulierement. Question : J’avais lu un article qui fait une correspondance entre le faible taux de Vit D et le KC. Chez moi je ne fixe pas la vitamine D meme si je fais des cure sur plusieurs semaines ou si j’en prend en goutte quotidiennement…mon taux de Vit D augmente un peu puis rechute progressivement. Avez vous des infos sur ca ? Car physiquement il est bien rare que je suis en pleine forme , je suis tout le temps très fatiguée. Merci

  52. Dr Damien Gatinel dit :

    Non, à condition que cette technique n’induise pas une envie de frotter les yeux (et donc des frottements plus importants ou renouvelés).

  53. Ivan dit :

    Bonjour,
    Etes vous réticent à l’utilisation de l’orthokératologie pour améliorer la surface d’une cornée touchée par le kératocone ?

  54. Dr Damien Gatinel dit :

    La grande majorité des cas de kératocône sont sporadiques, c’est à dire observé en dehors d’un contexte génétique (parents, fratrie sont indemnes lors de la découverte d’un kératocône chez un sujet). Il existe bien entendu des formes où la maladie affecte plusieurs membres, comme dans votre famille, mais ces cas sont minoritaires. Ils s’expliquent par l’existence de facteurs environnementaux et/ou génétiques propices à l’apparition non pas du kératocône, mais de frottements oculaires répétés. Les terrains atopiques ont un déterminisme génétique certain, et certaines cornées (plus fines) ont une résistance moindre, l’épaisseur cornéenne semble également sous l’influence de facteurs génétiques. Le stade du kératocône découle d’une équation faisant intervenir la durée, la fréquence, et l’intensité des frottements oculaires. Votre beau frère, s’il est à un stade évolué, se frotte sans doute beaucoup les yeux, sans pouvoir s’en empêcher. Si votre mari cesse cette habitude, il ne progressera plus, et vos enfants, s’ils apprennent à ne pas se frotter le yeux (mais les essuyer délicatement ou les hydrater), ne développeront pas de maladie cornéenne. Ceci n’est pas toujours facile, les enfants sont souvent des « frotteurs » fréquents, surtout s’ils souffrent d’allergie. Il est important de pratiquer un examen allergologique, et d’envisager une désensibilisation au besoin.

  55. Sophie dit :

    Bonjour,

    Mon mari, son frère, son père et son grand-père sont tous atteints d’un Keratocône bilatéral.
    Par contre l’évolution est très différente d’une personne à l’autre : peu avancé pour mon mari (33 ans, correction avec lunettes, CXL envisagé sur l’évolution continue), stade 4 pour son frère (28 ans, presque malvoyant, il est sur liste d’attente pour une greffe, à long terme ses deux yeux seront greffés).

    J’ai deux enfants de 2 et 4 ans suivis chaque année pour un bilan ophtalmo, et nous avons l’intention des les amener chez un spécialiste du keratocône pour dépistage dès 8 ans.

    J’ai du mal à penser que le risque de transmission est seulement de 10% comme il est évoqué sur les sites sur le kératocône aux vues des 3 générations atteintes du côté de mon mari.
    En savez-vous plus sur les risques qu’ont mes enfants de développer cette maladie ?

    Connaissant les risques, si ils devaient être atteints, ils seront dépister très tôt. Est-ce qu’une prise en charge précoce diminue les risques de perte de vue invalidante au quotidien ? Ce risque d’invalidité m’inquiète beaucoup.

    Et je vais bien sûr suivre votre conseil et leur apprendre à se frotter les yeux le moins possible.

    Merci d’avance, cordialement

  56. Dr Damien Gatinel dit :

    En général, l’arrêt des frottements permet de stopper la progression, mais les déformations engendrées par ceux-ci auparavant persistent. On observe toutefois de manière habituelle une petite régularisation de la topographie quand les frottements cessent. Mais dans les formes où l’on observe une déformation topographique modeste mais avérée (ex: asymétrie), une normalisation n’est pas possible de manière spontanée.

  57. chorfi dit :

    Bjr docteur.
    je voudrais savoir si le fait d’arreter de se frotter lesyeux rendra a la cornee sa topographie normale dans les formes dites frustes du keratocone.si oui dadans quel delai. Merci

  58. Dr Damien Gatinel dit :

    La rapidité de survenue d’un kératocône dépend de la fréquence des frottements, de leur intensité, de la partie des mains utilisée (paumes, phalanges, pulpe des doigts), rapportée à la résistance native de la cornée, qui est elle-même fonction de l’épaisseur et la qualité du collagène stromal. De mon point de vue, tous les patients atteints de kératocône se frottent les yeux, mais tous les patients qui se frottent les yeux n’ont pas de kératocône.
    Cependant, on observe couramment des déformations plus ou moins prononcées en topographie cornéenne chez les « frotteurs d’yeux ». Le parallélisme entre la sévérité de ces déformations et l’intensité des frottements est assez éloquente. Ces anomalies topogrpahiques génèrent souvent la positivité des indices de détection du kératocône ex : kératocône suspect, fruste, etc. Ainsi, sans aller jusqu’au kératocône avéré, les patients qui se frottent souvent les yeux présentent des atypies topgraphiques plus ou moins prononcées.

  59. Beldjilali dit :

    Bjr comment expliquez vous que des patients avec conjonctivites allergiques sévère donc qui frottent les yeux sans cesse ne développent pas un keratocone? ??????

  60. Dr Damien Gatinel dit :

    Le port de lentilles ne freine a mon avis l’évolution du KC que parce que les patients équipés ne peuvent pas ou moins se frotter les yeux sous peine de faire bouger ou tomber la lentille. Ceci n’empêche toutefois nullement certains de se frotter vigoureusement au retrait de celles-ci, ou encore le matin au réveil, etc.

  61. abbou dit :

    Bonjour actuellement j’ai un kératocone de l’oeil droit, à gauche il est faible. Mon ophtalmo ne m’a jamais dit de ne pas frotter les yeux, mais c’est vrai que ça fait maintenant 3 ans que je fais des allergie et que je frotte beaucoup, avant j’avais une vue parfaite (10/10 aux 2 yeux). Je frotte surtout l’oeil droit qui démange trop, surtout le matin. Je vais essayer d’arreter mais j’aurai bien aimé être prévenu plus tot. Mon petit frere frotte aussi ses yeux, je vais lui dire d’arreter de le faire. Merci pour votre article instructif.

  62. Dr Damien Gatinel dit :

    Il existe effectivement des pistes génétiques pour le kératocône. Certaines études ont permis de pointer vers certaines régions de certains chromosomes… mais il faut insister sur le fait qu’aucun gène muté n’a été identifié à ce jour, et que seulement 20% des formes de KC semblent comporter une dimension génétique. Le fait que vos sœurs soient indemnes de l’affection montre que la génétique n’explique pas tout, l’hérédité du KC n’étant bien entendu pas liée au sexe. Il est simplement possible que vos soeurs se frottent moins les yeux (maquillage, etc.).
    Il est possible que certains facteurs génétiques jouent un rôle prédisposant, en rendant la cornée plus vulnérable, plus fine, ou simplement en favorisant un terrain atopique…. Mon point de vue n’est pas qu’il n’y ait que les frottements qui soient incriminés pour le kératocône, mais qu’ils sont indispensables pour l’émergence de la déformation cornéenne typiquement rencontrée dans ce que l’on désigne comme « kératocône ». A l’inverse, et fort heureusement, tous les patients qui se frottent un peu trop les yeux ne développeront pas la maladie, bien qu’on observe chez ceux-ci bien souvent des petites altérations mineures du relief cornéen en topographie.

  63. Henry dit :

    Bonjour merci pour cette analyse. Comment expliquez vous le fait qu’il y ait des familles de kératocône? Nous sommes quatre frères et soeurs, je suis atteint, ainsi que mon frère, – mais pas mes soeurs. On m’a toujours dit qu’ il ya des facteurs génétiques et le kératocone est génétique?

  64. Dauthuile dit :

    Bel exposé en effet et qui soulève l’étiologie (les étiologies du KC). L’équipe suit 5 à 7 keratoconiques par semaine depuis des années et il est certain que les clients qui perdent l’habitude de se frotter les yeux à cause de la perte de leurs lentilles voient l’évolution de leurs KC diminuer . On a d’ailleurs souvent dit que c’était les LRPG qui avaient cette action …..
    Cordialement
    Pascale

  65. Dr Damien Gatinel dit :

    Merci pour votre commentaire, si je crois à ma théorie, alors oui, si votre enfant ne se frotte pas les yeux (du moins pas trop souvent et pas trop vigoureusement), il devrait logiquement échapper à la survenue du kératocône. Je préconise effectivement l’éviction des frottements oculaires chez tous les enfants, en particulier ceux qui présentent des allergies, et qui sont susceptibles de le faire. Un traitement local, ou désensibilisant, et une bonne information des risques liés à cette pratique sont indiqués.

  66. Jose dit :

    Bravo pour cette explication intéressante, qui correspond à mon histoire, j’ai un kératocone depuis plus de 10 ans, je porte des lentilles rigides. Depuis que j’ai ces lentilles je ne peux plus me frotter les yeux, mais j’avais commencé à le faire vers l’âge de 15 ans, et on a découvert ma maladie lors d’un controle au travail pour l’embauche, j’avais de l’astigmatisme pour la premiere fois à 18 ans. Au debut, mon ophtalmo m’a donné des lunettes, mais il ne m’a jamais dit de ne pas frotter. C’est le spécialiste des lentilles qui m’a expliqué que je ne devais plus toucher les yeux, surtout pour ne pas abimer les lentilles. J’ai lu votre site ensuite et j’ai compris que cela avait un rapport aussi avec ma maladie, parce que c’est vraiment apparu après que j’ai commencé à me gratter les yeux, j’étais asmatique aussi. J’ai un petit garcon de 4 ans et je l’empeche de se frotter quand il dit que ca gratte, j’espere que comme sa maman, il n’aura jamais de kératocone.

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