Myopie : simulations de correction chirurgicale
La chirurgie de la myopie doit aboutir à transformer un oeil myope en un oeil emmétrope. La myopie est liée à une longueur axiale excessive vis à vis de la puissance optique (vergence) du couple cornée + cristallin. Logiquement, les techniques les plus courantes consistent à réduire la vergence de la cornée par remodelage laser (LASIK, PKR) ou substituer au cristallin un implant dont la vergence est moindre que celle du cristallin natif (le calcul de la biométrie oculaire, effectué avant la chirurgie, permet d’établir la puissance de l’implant « emmétropisant »).
Les indications et aspects cliniques de la chirurgie de la myopie sont détaillés sur d’autres pages du site. Cette page concerne certains aspects plus fondamentaux, illustrés de manière « virtuelle » sur un oeil modèle grâce au ray tracing.
Chirurgie cornéenne de la myopie
Elle vise à réduire la puissance ou vergence cornéenne antérieure; même si la myopie est axile (c’est le cas pour la plupart des myopies supérieures à -4 D), la correction chirurgicale de la myopie consiste en une opération de la cornée au laser.
La vergence cornéenne antérieure est égale à la différence d’indice entre air et cornée, divisée par le rayon de courbure apical du dôme cornéen antérieur. En théorie, cette réduction de puissance pourrait donc être accomplie par une diminution de l’indice de réfraction de la cornée, et/ou une diminution de sa courbure centrale. Il n’existe pas de méthodes à même de réduire la valeur de l’indice de réfraction de la cornée; les techniques cornéennes ont donc un seul et même but commun; réduire la courbure de la cornée centrale. L’histoire de la chirurgie réfractive est riche de techniques destinées à diminuer la courbure de la cornée: kératotomie radiaire, kératomileusis myopique, etc.
Actuellement, LASIK et PKR sont les techniques phares de la chirurgie réfractive: elles reposent sur la précision incomparable du laser excimer pour le remodelage précis de la courbure cornéenne.
Voici un exemple, illlustré par une technique de ray tracing, de réduction de la myopie sur un oeil « virtuel ».
Réduction de la vergence cornéenne et correction de la myopie (ray tracing)
Il s’agit d’un exemple concernant la correction d’une myopie de -4.25 D. L’oeil modélisé possède une courbure cornéenne « moyenne » (rayon apical de la face antérieure de la cornée : 7.8 mm)
Chirurgie du cristallin pour réduction de la myopie forte
La myopie forte a une origine axile: elle est liée à une élongation excessive du globe oculaire. Voici un exemple d’oeil atteint de forte myopie axile: la distance séparant le sommet de la cornée est égale à 30.6 mm.
La longueur axiale que devrait avoir l’oeil pour être emmétrope est estimée à 23.8 mm environ. Il existe une différence estimée à 6.8 mm. En utilisant une formule reliant longueur axiale et myopie , on peut estimer que l’erreur réfractive (myopie) de cet oeil est de 6.8 x 2.70 = 18 D environ. Une myopie de -18D ne peut être corrigée en LASIK.
Si le patient concerné est d’âgé de plus de 50 ans, et/ou si le cristallin est partiellement opacifié (la cataracte est plus précoce chez les patients atteints de myopie forte, en particulier dans sa forme nucléaire), alors la technique de choix consiste en l’extraction du cristallin par phaco émulsification et son remplacement par un implant dont la puissance est calculée pour corriger la myopie de l’oeil. Cette pusisance est logiquement moindre que celle d’un oeil non ou faiblement myope.
Dans notre exemple virtuel, la puissance calculée pour l’implant à même de corriger la myopie après ablation du cristallin est….nulle. Ainsi, le retrait du cristallin suffit à corriger la myopie, en réduisant suffisamment la vergence de l’oeil; la vergence de la cornée suffit à focaliser les rayons incidents sur la rétine (chez un sujet non myope, la rétine étant plus proche de la cornée, la cornée focaliserait les rayons en arrière, provoquant une hypermétropisation de l’oeil – voir la page consacrée à l’ aphakie).
Il est toutefois recommandé de placer un implant dans le sac capsulaire, pour maintenir une barrière « physique » entre les segments antérieurs et postérieurs de l’oeil. On choisit donc dans ce cas un implant de puissance nulle (0 Dioptrie) dont les surfaces sont parallèles.
Cette simulation théorique fournit des résultats comparables à des situations rencontrées en pratique clinique:
Myopie forte axile corrigée par chirurgie de la cataracte; cas clinique
Une patiente de 51 ans consulte pour la correction d’une forte myopie de l’oeil gauche: la réfraction de la patiente retrouve une myopie de -17.5 diotprie (dans le plan lunettes). Le cristallin présente un début de cataracte. La chirurgie de la cataracte est donc programmée.
La biométrie (calcul de la puissance de l’implant en fonction des paramètres oculaires: kératométrie et longueur axiale principalement) suggère que la puissance de l’implant pour l’emmétropie est de +0.5 D.
On décide de remplacer le cristallin par un implant de puissance nulle:
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