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Prix d’une opération de la myopie

Votre question :

J’aimerais connaître le prix ou la fourchette de tarif d’une chirurgie réfractive (opération de la myopie au laser) pour les deux yeux?

Notre réponse :

Le cout de la chirurgie réfractive

Le coût de l’opération de la myopie varie généralement entre 2500 et 4000 euros pour les deux yeux à Paris et en région parisienne (ces chiffres concernent la chirurgie laser : LASIK et techniques de surface comme la PKR). Il n’y a pas de limite supérieure en matière de chirurgie non conventionnée, autre que celle dictée par le tact et la mesure…Les tarifs proposés en province sont parfois sensiblement inférieurs.

Les écarts de prix entre centres de chirurgie réfractive et chirurgiens sont fonction de plusieurs variables comme la technique employée, le type de matériel utilisé, et la notoriété et qualité du chirurgien. Le LASIK avec réalisation du capot au laser femtoseconde (LASIK 100% laser) est plus cher que le LASIK mécanique (microkératome), car la technologie femtoseconde possède un prix d’acquisition et un coût d’utilisation, justifiés au regard du gain procuré de sécurité et d’efficacité. Le prix du LASIK est également plus élevé que celui de la PKR (cette technique ne requiert pas l’utilisation de matériel de création de capot cornéen).

Prix d’une intervention: les variables

Il existe plusieurs types de traitements à visée réfractive, souvent présentés comme des options (ex : économie tissulaire, ou traitement guidé par le front d’onde – wavefront, ou traitements spécifiques de la presbytie – Supracor), qui peuvent également augmenter le prix de l’intervention car ils requièrent l’utilisation de matériel additionnel (ex : topographe, aberromètre), et/ou de « cartes de traitement » spécifiques (facturées en sus par les fabricants de laser). Certains praticiens choisissent systématiquement d’intégrer ces raffinements technologiques pour toutes leurs chirurgies (ce qui tend à augmenter le prix unique de l’intervention), d’autres non (…ceci permettant d’afficher un prix d’appel moins élevé, susceptible d’être revu à la hausse ensuite).

La question du recours aux options proposées par le chirurgien laisse parfois le patient perplexe. Ce dernier n’est-il pas captif vis-à-vis d’options présentées comme avantageuses pour le résultat de la chirurgie?  Qui ne souhaiterait pas s’offrir le meilleur de la technologie quand il s’agit de ses yeux et de sa vision ? (voir la question consacrée aux options en LASIK). La présence d’options est une technique commerciale classique permettant de présenter en accroche des tarifs d’appel inférieurs au coût moyen de la chirurgie.

Quand un prix est proposé, il faut également savoir s’il concerne uniquement l’acte chirurgical ou englobe les consultations pré et post opératoires, (« forfait »), et le coût d’une retouche éventuelle. En ce qui concerne la chirurgie laser, il n’y a pas d’anesthésie : la mention de « frais d’anesthésie » sur un devis n’a pas lieu d’être!

 

Prix, chirurgie et déontologie

La déontologie médicale française conduit un praticien à ne pas utiliser le prix d’une intervention comme un élément d’appel publicitaire sur internet, ou tout autre média (en radio, TV, la publicité nominative pour un médecin est d’ailleurs strictement interdite). Les chirurgiens établis et reconnus en chirurgie réfractive respectent cette règle sans effort, car ils n’ont généralement pas besoin de ce type d’accroche, ni de rentrer dans une guerre tarifaire et commerciale pour exercer leur activité et attirer la clientèle grâce à leur réputation et un bouche à oreille positif. La méfiance doit être de rigueur dans le cas contraire… En effet, le principal vecteur de recrutement de patients est le bouche à oreille favorable et la réputation. Un chirurgien délivrant des prestations de qualité bénéficiera naturellement d’un nombre croissant de patients, et n’aura pas besoin de pratiquer une politique tarifaire agressive; si tel est le cas, la suspicion est de mise ! Car la qualité à un coût…

La sécurité sociale ne rembourse pas la chirurgie réfractive, mais certaines mutuelles proposent un forfait pour rembourser une partie du coût de l’opération. Sauf cas et régimes particuliers, les mutuelles n’ont pas le droit d’obliger leurs adhérents à se faire opérer dans un centre donné, et jamais par un chirurgien particulier : cette pratique est illégale. Des « accords illicites » ont toutefois été signalés, impliquant des praticiens en mal de patientèle et des mutuelles peu scrupuleuses : celles-ci subordonnent le remboursement de la chirurgie à un praticien qui accepte d’opérer à moindre coût en échange de patients adressés. L’intérêt des mutuelles qui pratiquent ce genre de référencement illicite et leurs chirurgiens complices est uniquement pécunier: réaliser une économie sur le dos de leurs affiliés, en instaurant de fait une inégalité de remboursement. La réduction accordée par les praticiens ou centres incriminés au patient se fait au détriment de la qualité des soins, car la facturation des actes est plafonnée, et ne permets pas le recours à une même qualité de prestation. Rappelons qu’en matière de chirurgie réfractive, les centres d’excellences et les praticiens reconnus n’ont pas besoin d’une filière de recrutement illicite, et que la pratique des « prix cassés » est généralement exercée par des praticiens en mal de patientèle…

L’utilisation d’annonces payantes sur internet est couramment pratiquée par certains centres sur le moteur de recherche Google : quand on recherche un terme comme  « LASIK », ou « chirurgie de la myopie », « opération des yeux », certains instituts payent pour apparaître dans le bandeau supérieur grisé de la page de résultats, au-dessus des résultats dits « naturels » ou « organiques », et proposent des services ou tarifs attractifs. Cette pratique s’apparente à de la publicité. Le conseil de l’Ordre des Médecins interdit la publicité sur les moteurs de recherche pour toute publicité relative à l’exercice de la médecine, et n’autorise que le référencement « naturel » pour les sites médicaux.

 

Forfaits incluant une intervention à l’étranger

On trouve sur internet certaines annonces proposent aux patients résidents français des forfaits pour une intervention parfois assortie d’un séjour  à l’étranger (Turquie, pays du Maghreb), et ce pour un tarif réduit vis à vis de ce que l’on rencontre sur le marché français (tarif dit…« low-cost », tout comme la compagnie aérienne généralement affrétée pour acheminer les patients vers les centres privés concernés dans le pays étranger). Ce type d’activité est considérer avec méfiance, car le matériel utilisé n’est généralement pas le plus récent, les conditions opératoires (stérilité) inférieures aux normes en vigueur en France, et le suivi post opératoire à moyen et long terme n’étant pas assuré sur place, des déconvenues voire des risques non négligeables sont encourus. L’argument mis en avant par les promoteurs de ce « tourisme médical » est que les lasers utilisés sont les même qu’en France. L’encadrement médical et la manière d’utiliser et de programmer les lasers comptent plus que les instruments eux-même. On est en droit d’attendre les mêmes performances entre deux voitures de sport sur un circuit… si leur préparation et leur pilotage sont de même qualité !

Justification des tarifs de la chirurgie réfractive en France

Les éléments de prix suivants permettent de comprendre le niveau des tarifs de la chirurgie laser :

–              Un instrument laser excimer de dernière génération (ex : laser Wavelight EX500) ou un laser femtoseconde coûtent environ 500 000 euros pièce, auxquels s’ajoute un coût par procédure (quelques centaines d’euros en fonction des options éventuelles de traitement sont demandées par certain fabricants), et des frais annuels d’entretien (quelque dizaines de milliers d’euros). A cet investissement se rajoutent les frais de fonctionnement et de personnel d’un bloc opératoire.

–              Un chirurgien ophtalmologue accomplit au moins 10 années d’études supérieures après le baccalauréat, 12 années voire plus  s’il est ancien Chef de Clinique. La chirurgie réfractive est une spécialité exigeante, qui nécessite une formation spécifique qui n’est délivrée que dans certains centres de formation post-universitaires et services d’Ophtalmologie affiliés. Tous les chirurgiens ophtalmologues sont de principe habilités à réaliser la chirurgie réfractive : toutefois, cette spécialité n’étant pas ou peu enseignée au cours du cursus universitaire, et elle nécessite un cursus post universitaire théorique, et un apprentissage particulier. Une faible proportion des ophtalmogistes français pratique couramment la chirurgie réfractive.

–              En raison de l’évolution constante des techniques et technologies mises en jeu en chirurgie réfractive, un praticien chevronné doit participer régulièrement à des congrès et formations médicales continues. Les leaders de la spécialité enseignent et publient dans des revues scientifiques à comité de lecture, ce qui est un gage de sérieux et témoigne d’un souci élevé d’exigence technique et intellectuelle… mais prend beaucoup de temps. Cette activité chronophage exige en compensation  une certaine marge tarifaire, dont n’ont pas forcément besoin les « opérateurs à la chaîne » et ceux qui pratiquent des tarifs « cassés ». Les publications scientifiques médicales validées par un Comité de Lecture sont recensées dans la base de données « Pubmed » (la recherche par nom et prénom d’auteur est possible en renseignant le bandeau de recherche « Search »).

–              Savoir récuser une intervention en décelant d’éventuelles complications ou en anticipant un résultat décevant vis-à-vis des attentes du patient requiert une exigence et une éthique particulière : c’est une étape fondamentale en chirurgie réfractive. Tous les yeux ne sont pas opérables, et une politique tarifaire privilégiant la marge vis à vis du nombre de cas opérés est garante d’une sélection plus rigoureuse des indications. Les (rares) soucis observés au décours de la chirurgie réfractive sont presque exclusivement le fait d’indications erronées ou abusives…

–              Un acte chirurgical, qu’il soit « de confort » ou non, engage la responsabilité pénale du praticien pour 30 ans. La chirurgie réfractive concerne des patients jeunes et le sens le plus précieux (la vision) : elle implique un haut niveau de responsabilité. En plus de la qualité de réalisation de l’acte, il est important de choisir un environnement médical qui permettra la prise en charge de la vision dans le temps et pas seulement le temps d’une intervention.

Aux USA, dans un centre de chirurgie réfractive éprouvé et réputé, une procédure LASIK coûte généralement entre 5000 et 7000 dollars pour les deux yeux. On trouve également sur le continent américains des « LASIK centers » ou des « centres low cost », où il est possible de se faire opérer à un tarif d’appel proche de 1800 à 2000 dollars pour les deux yeux, mais sans options technologiques récentes, ni choix du praticien, qui exécute les interventions sans avoir rencontré le patient préalablement en consultation (les examens préopératoires sont accomplis et interprétés par des « techniciens » non médecins). Un nombre important de chaines de chirurgie réfractive ont fait faillite aux cours des dernières années, en raison de la réduction de l’activité liée à la crise économique conjuguée et d’un mauvais bouche à oreille.

En Allemagne, en Angleterre, au Japon, le coût moyen du LASIK bilatéral est proche de 4000 euros.

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